En images : immersion dans une ville factice et militaire où la mort rôde

En images : immersion dans une ville factice et militaire où la mort rôde

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© Guillaume Greff

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Par Tomas Statius

Publié le

Bienvenue à Jeoffrécourt, une ville conçue pour offrir aux militaires un entraînement aussi proche de la réalité que possible.

Dans son livre Dead Cities, le photographe Guillaume Greff s’attaque à un sujet inédit : la ville factice de Jeoffrécourt dans l’Aisne. En son sein, un ensemble de bâtiments factices pour un usage unique : un terrain d’entraînement de l’armée française. 

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À Jeoffrécourt, tout est vrai : les bâtiments, les trottoirs, les éclairages publics… Sauf les situations. Pour rendre la guerre presque réelle, le ministère de la Défense s’est fait maquettiste dans le cadre du CENZUB (Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine). Avec Jeoffrécourt, ville factice conçue pour accueillir près de 5 000 habitant·e·s, c’est une volonté d’offrir aux militaires un cadre d’entraînement aussi proche de la réalité que possible qui transparaît.

Guillaume Greff

© Guillaume Greff

Si la construction a débuté en 2004, la “ville” est en constante évolution, son but étant de retranscrire autant que faire se peut les zones urbaines, théâtre des conflits des XXIe siècle. Des cimetières où l’on peut se cacher en attendant un assaillant, des bâtiments, des pavillons résidentiels, ou des faubourgs aux hauts immeubles, le complexe se pense comme un “terrain des opérations” grandeur nature.

Cette ville factice sert à préparer les soldats à la guérilla urbaine, nouvel enjeu stratégique. Et la variété architecturale rencontrée fait écho à la multiplicité des conflits où l’armée française est impliquée (ou l’a été). Au détour d’une rue, on passe de la gare de campagne la plus commune pour notre rétine hexagonale à un faubourg de Bagdad ou une ruelle tout droit sortie d’un paysage slave. Le dépaysement dans la lunette.

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Et c’est à ce sujet que s’est attelé le photographe Guillaume Greff dans son ouvrage Dead Cities : documenter ce lieu si particulier où comme une atmosphère de mort en devenir flotte, capturer l’essence de ce lieu qui brille par l’absence de vie où fonctionnalisme et trépas se rencontrent pour un mélange qui provoque le malaise.

© Guillaume Greff

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