En images : une plongée saisissante dans un club de rodéo car dans le Nord de la France

En images : une plongée saisissante dans un club de rodéo car dans le Nord de la France

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Par Louis Lepron

Publié le

“Il était une fois dans le Nord”

“La seule chose que j’avais en tête c’était un titre : ‘Il était une fois dans le Nord’, en référence à la dimension narrative et à l’imaginaire américain. Après une semaine de déambulation, je suis tombé sur une affiche publicitaire de rodéo car, au détour d’une route de campagne près de la frontière franco-belge. Puis en octobre 2015, j’ai découvert des carrières, ce qui a été le début pour la série n° 2 : Lost in Construction.
Ce club de rodéo car est un petit club qui a refusé les exigences de la Fédération nationale de stock-car. En gros, il a refusé de mettre la main au portefeuille. Il s’est donc rebaptisé ‘Rodéo Car’ pour des questions légales. Mais c’est justement ce qui en fait tout son intérêt. Il a peu de moyens financiers et a su rester familial.”

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“Ce qui m’a frappé en arrivant, c’est la liberté qui régnait sur place. Pas de bandeaux publicitaires, pas de vendeurs de conneries, pas de services de sécurité, j’étais libre de me balader partout pour faire des photos. Les gens avaient l’air de vraiment s’amuser. La musique des années 1980 et l’alcool à gogo y étaient clairement pour quelque chose.
On sentait que ce qui primait c’était le plaisir. Là-bas les vainqueurs ne gagnent rien, ne ramènent pas de coupes, mais rentrent avec des souvenirs.”

Le thème de l’enfance

“Je suis donc revenu à plusieurs reprises et j’ai décidé de me concentrer sur la thématique de l’enfance plutôt que sur les voitures qui font des tonneaux. Sur ce terrain, les enfants jouent à faire comme les adultes : on les laisse jouer et manipuler les outils en toute liberté. Ils grimpent sur les voitures et se prennent pour des pilotes. Pas d’interdiction parentale, de ‘fais pas-çi, fais pas-ça’ ou de ‘attention, tu vas te faire mal’.
C’est la grande récréation familiale, l’alcool et le vrombissement des moteurs en plus. À cette liberté de mouvement s’ajoute la spontanéité des gens du Nord. Ils ne sont pas en train de faire attention à la manière dont vous les photographiez. Ils sont eux-mêmes, se charrient et s’amusent. Du coup le spectacle est permanent.
Les voitures qui s’entrechoquent ou qui restent sur le bas-coté ont aussi un intérêt visuel. Dans mes images, j’ai essayé de les utiliser comme si c’était des cubes de couleurs. Le hasard offre parfois une belle composition.”