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Sur la trace de l’enfance en banlieue de Monsieur Bonheur

Sur la trace de l’enfance en banlieue de Monsieur Bonheur

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Par Dounia Mahieddine

Publié le

Dans sa série photo Alzheimer, Marvin Bonheur capture avec douceur ses souvenirs de jeunesse et veut donner une nouvelle image de la banlieue.

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Souvent obsédés par notre avenir, nous jetons aux oubliettes des parties de notre passé, une sorte de maladie d’Alzheimer à laquelle Marvin Bonheur (alias Monsieur Bonheur), photoreporter parisien d’origine martiniquaise, tente de remédier. Pour sa série justement intitulée Alzheimer, il est retourné, appareil photo en main, dans le 93, la banlieue où il a grandi. Sa volonté est de briser les stéréotypes sur la banlieue, souvent associée à la violence et à la délinquance.

Marvin Bonheur nous livre ainsi des images à travers lesquelles il exprime une large palette d’émotions : la joie, la peine, les conflits, les rencontres et les déceptions liés à ses souvenirs. Il nous ouvre les portes de sa mémoire, pour nous faire découvrir une banlieue riche de son histoire et de sa diversité : du marchand de glaces aux bancs de son école, en passant par le boucher et l’épicier du coin. Il explique sur son site :

“Je pense qu’il est important d’avoir une mémoire de notre histoire vécue, notre passé. Se souvenir des moments et des rencontres qui façonnent notre personne, nos pensées et nos envies. Le passé n’est que le moule temporel de cette vie future. C’est de là que ma série a pris naissance.

Photographier son passé et ses proches, capturer ses souvenirs : mes premiers biberons à Bondy, puis mes premiers pas à Aubervilliers pour finir par vivre aux 3000 à Aulnay-sous-Bois, lorsque je me rendais à l’école au 1000-1000, traînant à Sevran-Beaudottes avec les potes.

Nous nous sommes un peu perdus quand j’ai fait mes études à Bobigny limite Pantin. Souvenirs de ce parcours de jeune de banlieue qui fait la force et la motivation de l’adulte d’aujourd’hui. Cette série a été pensée et commencée durant l’été 2012. Encouragé par le photographe Richard Banroques, j’ai, durant quatre années, passé des après-midi sur les traces de ma jeunesse dans le 93…”