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Pour l’été, voici 5 lieux arty et méconnus à découvrir en France et en Europe

Pour l’été, voici 5 lieux arty et méconnus à découvrir en France et en Europe

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© Donnia Ghezlane-Lala ; Wikipedia Commons.

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Par Lise Lanot

Publié le

Des endroits imaginés par de véritables visionnaires, de Salvador Dalí à César Manrique, entre Lille et les Canaries.

En Europe et en France, nombreuses sont les perles culturelles et artistiques encore méconnues, notamment lorsque celles-ci sortent des sentiers battus. Pour profiter de l’été et des jours fériés qui se profilent à l’horizon, voici quelques lieux aux allures de chimères accessibles facilement depuis l’Hexagone.

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Les amoureux·euses de l’architecture minimaliste, de l’art contemporain, de la nature, du surréalisme et des petits trésors cachés seront servi·e·s.

En Espagne, visite de l’extravagante demeure de Salvador Dalí

Maison Dalí. (© Wikipedia Commons)

Non loin de la frontière entre la France et l’Espagne se dresse la maison biscornue de Salvador Dalí. C’est vers 1930 que le célèbre artiste s’installe à Cadaqués, charmé par une petite maison de pêcheurs.

Au fil des années, il agrandit, creuse et construit jusqu’à donner vie à ce que lui et son épouse, Gala Dalí, définissaient comme une “véritable structure biologique” : “Chaque impulsion de notre vie correspond à une nouvelle cellule, à une nouvelle pièce.”

“Le Christ des décombres” dans la maison Dalí. (© Wikipedia Commons)

La maison-musée est aujourd’hui un labyrinthe constellé de travaux du peintre, de passages à niveaux, de mobilier et d’éléments de déco fantasques qui nous font entrer dans l’intimité du couple mythique.

L’architecture, piquetée de formes bigarrées, est un hommage constant à la baie de Portlligat, source d’inspiration pour Dalí. Pour s’assurer de découvrir les myriades de surprises à l’intérieur de la maison – et ne pas se retrouver à seulement vaquer dans les jardins –, mieux vaut réserver.

À Berlin, un ancien bunker reconverti en musée d’art contemporain

Bunker abritant la collection Boros. (© Jean-Pierre Dalbéra via Flickr)

Christian et Karen Boros rassemblent depuis plus de dix ans des œuvres d’art internationales contemporaines à Berlin, dans un lieu qui porte les marques visibles de son histoire. Tour à tour bunker à la fin de la Seconde Guerre mondiale, entrepôt pour des fruits tropicaux puis boîte techno, le bâtiment gris massif qui abrite la Sammlung Boros (la “collection Boros” en français) affiche dès l’extérieur des impacts de balles et de bombes.

À l’intérieur, l’ambiance est sombre, froide et confidentielle – les visites sont à réserver et à effectuer avec un guide, en groupe limité. Le couple Boros, passionné d’art, laisse aux artistes le soin d’habiter comme il leur semble le gigantesque espace s’élevant sur cinq étages. Depuis 2008, des expositions permanentes et temporaires nous laissent découvrir la fine fleur – plus ou moins reconnue – de l’art contemporain berlinois et international, à l’instar de Tomás Saraceno, Klara Lidén ou encore Ai Weiwei.

À Lanzarote, la roche volcanique devient matière à sculpter

Fondation César Manrique. (© Donnia Ghezlane-Lala)

L’île de Lanzarote, située dans l’archipel espagnol des Canaries, rend un hommage constant à un des enfants de son territoire, l’artiste César Manrique. Amoureux de son île natale, il a dédié la majeure partie de sa vie à en faire un “modèle de développement durable, un laboratoire unique au monde, une œuvre d’art”, précise Le Monde.

L’artiste a fait de ce qui a longtemps été considéré comme un handicap pour l’île – sa constitution principalement volcanique – son plus bel atout. Près de trente ans après la mort de l’artiste, les bâtiments qu’il a construits à partir de la roche et de la lave de l’île, notamment la Fondation César Manrique et sa maison-musée, continuent de stupéfier les visiteur·euse·s.

Fondation César Manrique. (© Donnia Ghezlane-Lala)

Faites de matériaux complètement naturels et imaginées comme des sculptures habitables, ses créations abritent nombre de ses œuvres et de ses objets personnels.

Animé par le désir de travailler en accord avec les éléments naturels et la biodiversité de son île, César Manrique a également mis en place des endroits tels que le Jardin de Cactus, constitué de 450 espèces de cactées, ainsi que Jameos del Agua, un reste de tube volcanique transformé en lieu féerique où l’eau et la lumière transpercent les roches.

À Venise, le paradis du livre est entre deux canaux

Librairie Acqua Alta. (© Donnia Ghezlane-Lala)

Au détour d’un canal vénitien, les pieds parfois dans l’eau, on se retrouve à slalomer entre baignoires et gondoles. La spécificité de ces dernières ? Elles sont remplies de livres. Des ouvrages entassés, empilés, rangés, posés çà et là et choisis avec amour par un propriétaire passionné.

Si le créateur de la librairie, Luigi Frizzo, a choisi de faire voguer ses livres à bord de baignoires et de bateaux, c’est parce que plusieurs fois par an, la “acqua alta”, une marée particulièrement envahissante, s’infiltre à l’intérieur de la librairie. Régulièrement citée parmi les “plus belles librairies du monde”, elle vaut le détour pour ses recoins et ses univers littéraires à exhumer.

Librairie Acqua Alta. (© Donnia Ghezlane-Lala)

La villa Cavrois, un écrin façon Bauhaus à Roubaix

Façade sud de la villa Cavrois. (© Jean-Luc Paillé)

Depuis 2015, après 13 ans de travaux destinés à lui rendre son cachet d’origine, la villa Cavrois ouvre ses portes au public à Croix, dans la métropole lilloise. Imposante demeure au milieu d’un parc, la villa longue de plus de 60 mètres renferme de nombreuses surprises. Imaginée par l’architecte Robert Mallet-Stevens au début des années 1930, elle était destinée à un couple bourgeois, Paul et Lucie Cavrois, et leurs sept enfants.

Le bâtiment mélange un château du XVIIIe siècle et une architecture tout ce qu’il y a de plus moderne et technique. Caractérisée par “le dépouillement des volumes, l’absence d’ornement dans le décor, la multiplication des toits terrasses, l’équipement de pointe (chauffage central, téléphonie, heure électrique, ascenseur…) et le recours aux matériaux et aux techniques industriels (verre, métal, acier)”, tel que le précise le site de la demeure, la villa est conçue dans la droite lignée du mouvement Bauhaus.

L’édifice étant une “œuvre totale”, l’intérieur fut également pensé par l’architecte, auparavant décorateur de cinéma. Classée monument historique depuis 1990 et récemment réhabilitée pour l’accueil des visiteur·euse·s, la villa Cavrois est, plus qu’un lieu à part, un univers à part dans le Nord de la France.

Intérieur de la Villa Cavrois. (© Natale Monorchio)