Avec son expo “Doubts”, l’icône de la photo Paolo Roversi dévoile sa vulnérabilité

Avec son expo “Doubts”, l’icône de la photo Paolo Roversi dévoile sa vulnérabilité

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Par Lisa Miquet

Publié le

Pour redécouvrir les œuvres d'un des maîtres de la photographie.

© Paolo Roversi avec l’aimable autorisation de Pace/MacGill Gallery, New York

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Devenu un monument de la photographie de mode, Paolo Roversi, et son parcours, fait rêver : il a été publié par tous les plus grands magazines, représenté par des galeries prestigieuses, sollicité par plusieurs marques de haute couture. Il est difficile de faire mieux. Et pourtant, ce qui caractérise l’œuvre et la personnalité de Paolo Roversi, c’est avant tout le doute.

Douter de ses choix, de ses cadrages, de la force d’une image, de sa mise en scène : si célèbre et reconnu soit aujourd’hui l’artiste, il doute encore en permanence. Et c’est peut-être ce qui apporte autant d’humanité à ses images. Comme le relate sa galerie, Pace/MacGill, l’artiste se livre sur ses nombreuses incertitudes :

“Chaque photo est un doute… En photographie, chaque petit choix (avant et après l’appui sur le déclencheur) a une conséquence ; chaque image, comme la vie de chacun, contient en elle-même les promesses de ce qu’elle aurait pu être – une sorte de subconscient.

Une bonne photo vibre alors avec toute la vitalité, toute l’énergie du doute, comme une flamme ardente : toujours une question, jamais une réponse. Elle ne pourrait jamais naître d’une certitude plate et éteinte : la certitude est comme une porte interdite pour la créativité, l’imagination et les rêves. Mon cœur et mon esprit ont toujours été perdus dans les doutes – et je suis heureux de cela.”

C’est donc pour revendiquer ces moments de doute et assumer sa vulnérabilité que le photographe a monté avec la Pace/MacGill Gallery de New York une exposition intitulée “Doubts”. Cet événement rassemble alors de nombreuses images de Paolo Roversi dont l’un des talents est d’être capable de créer habilement des ponts entre photographie commerciale et artistique.

Parmi les images choisies, on retrouve des photos qui ressemblent à des peintures, mais on redécouvre des portraits saisissants, shootés en noir et blanc avec son éternel Deardorff 20 × 25. Qu’il s’agisse de nus ou de modèles habillé·e·s, de couleur ou de noir et blanc, les images présentées forment alors un autoportrait collectif de l’artiste, de son processus créatif et des doutes qui l’accompagnent. Un travail qui, en plus d’être visuellement captivant, nous touche par sa fragilité.

© Paolo Roversi avec l’aimable autorisation de Pace/MacGill Gallery, New York

© Paolo Roversi avec l’aimable autorisation de Pace/MacGill Gallery, New York

© Paolo Roversi avec l’aimable autorisation de Pace/MacGill Gallery, New York

© Paolo Roversi avec l’aimable autorisation de Pace/MacGill Gallery, New York

© Paolo Roversi avec l’aimable autorisation de Pace/MacGill Gallery, New York

© Paolo Roversi avec l’aimable autorisation de Pace/MacGill Gallery, New York

© Paolo Roversi avec l’aimable autorisation de Pace/MacGill Gallery, New York

“Paolo Roversi : Doubt” à la Pace/MacGill Gallery à New York jusqu’au 23 mars 2019.