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Une expo photo collective explore l’épineuse question de l’identité

Une expo photo collective explore l’épineuse question de l’identité

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Par Lise Lanot

Publié le

Une galerie new-yorkaise rassemble des œuvres qui questionnent l’identité et l’individualité.

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Autoportrait, vers 1948. (© Val Telberg/Laurence Miller Gallery)

À New York, la galerie Laurence Miller présente jusqu’au 22 février “Grace: Gender – Race – Identity”, une exposition collective qui se penche sur la façon dont chacun s’identifie au sein de la société et voit les autres. Des œuvres d’une vingtaine d’artistes ont été sélectionnées pour leur pertinence, esthétique et sociale, sur des thèmes relatifs à l’identité, tels que le genre ou les origines sociales ou géographiques.

La galerie précise que l’intérêt de rediscuter d’un tel sujet réside dans le paradoxe dans lequel nous sommes plongés au XXIe siècle : “En même temps que nous devenons de plus en plus connecté·e·s les uns aux autres grâce aux nouvelles technologies, on s’intéresse aussi davantage à définir profondément notre individualité au sein de nos alliances sociales.”

L’exposition rassemble 19 artistes, dont les travaux sont complémentaires par les sujets traités, les dates de création et les méthodes employées. En plus de photographes plus ou moins connu·e·s et contemporain·e·s, la galerie présente les images de quelques grands noms de la photo tels que Diane Arbus, Cindy Sherman et Andy Warhol, dont les images exposées datent de 30 ou 40 ans.

Des histoires riches et variées

Jack Riley, à Bradford dans le West Yorkshire, Royaume-Uni, 2011. (© Denis Darzacq/Laurence Miller Gallery)

Si les œuvres découlent souvent de sujets très personnels, elles finissent toujours par avoir une résonance tout à fait universelle. Elles racontent entre autres la vie en Bretagne de jeunes adultes handicapés, à travers les photos de Denis Darzacq, une vie de famille dans le Michigan avec Julie Mack, ou l’évolution d’une jeune femme, Amy Ritter, ayant grandi dans une communauté de mobil-homes.

Certaines séries étonnent par leur simplicité percutante ou leurs histoires hors du commun. C’est le cas par exemple des travaux de Fatemeh Baigmoradi et Kazuo Sumida. Dans la série It’s Hard to Kill, commencée en 2017, la première a brûlé des bouts de photos de famille afin de mettre en images ce que ses parents ont pu ressentir en détruisant leurs propres souvenirs lors de la Révolution iranienne.

De son côté, le photographe japonais Kazuo Sumida propose une série entamée après la mort de son père, dans les années 1980. À cette période, il erre et photographie la vie nocturne. Dans un cabaret gay, il tombe sur son oncle qui y travaille en tant qu’artiste transgenre. Grâce à une pellicule infrarouge, il parvient à capturer toutes les émotions des artistes et du public, sans pour autant déranger l’intimité du spectacle.

En regroupant ainsi des histoires intimes traitant d’identités perdues, retrouvées, cachées ou peu discutées, la galerie insiste sur la façon dont le concept d’identité revêt une myriade de formes tout en rassemblant les êtres, ici grâce à l’art.

“It’s Hard to Kill”, 2017. (© Fatemeh Baigmoradi/Laurence Miller Gallery)

Show Time, “Tosa Late Night Diary”,1984-1990. (© Kuzuo Samida/Laurence Miller Gallery)

Staghound, 1987. (© Gary Brotmeyer/Laurence Miller Gallery)

Portrait de famille, Michigan, 2007. (© Julie Mack/Laurence Miller Gallery)

“Mis-Understood”, 1989. (© Melanie Walker/Laurence Miller Gallery)

Des femmes musulmanes s’inclinent, New York, 2014. (©Neal Slavin/Laurence Miller Gallery)

Chaplain Carrie et un ami, Binghamton, New York, 1987. (© Bruce Wrighton/Laurence Miller Gallery)

L’exposition “Grace: Gender – Race – Identity” est visible jusqu’au 22 février 2019 à la galerie Laurence Miller, à New York.