Une exposition new-yorkaise rend hommage aux “black cow-boys”

Une exposition new-yorkaise rend hommage aux “black cow-boys”

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Par Lise Lanot

Publié le

Jusqu’au 2 avril 2017, un musée new-yorkais expose une série photo mettant à l’honneur les “black cow-boys”, les cow-boys noirs des États-Unis.

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Le Studio Museum, situé à Harlem dans la ville de New York, propose de découvrir des communautés de cow-boys peu connues de l’Histoire. Le cow-boy, mythe américain par excellence de l’homme blanc, viril et conquérant, est une figure entrée au panthéon de la culture populaire depuis plus d’un siècle. Mais si les paquets de cigarettes et les westerns en ont fait un symbole de masculinité et de courage, les cow-boys traditionnels n’étaient pas forcément tous des super-héros mâchouillant des brins d’herbe à longueur de journée.

Comme son nom l’indique, le travail du cow-boy était de s’occuper du bétail. Au XIXe siècle, les cow-boys guidaient les élevages de l’Ouest à travers les plaines du Sud. Ces traversées solitaires ont contribué à faire entrer la figure du cow-boy au sein des sphères littéraire, cinématographique et publicitaire, et surtout à lui faire incarner les valeurs américaines.

Une relecture de l’Histoire

Si le film de Quentin Tarantino, Django Unchained (2012), mettait à l’honneur un cow-boy noir, Django n’était pas une figure isolée. Selon les historiens, un cow-boy sur quatre était afro-américain au XIXe siècle. De même, les cow-boys de l’Ouest américain montraient bien plus de diversité que ce que les stéréotypes le laissent croire aujourd’hui. Ils offraient plutôt “un mélange de Noirs, Blancs, Mexicains et Amérindiens”, explique le musée.

Le Studio Museum indique que les soldats noirs ayant combattu lors de la guerre de Sécession dans les années 1860 ont ensuite été enrôlés par le gouvernement américain afin de protéger les colons lors de l’expansion vers l’ouest. Ces soldats ont donc eux aussi été considérés comme des cow-boys. Cependant, leur histoire ne s’arrête pas là :

“La tradition des cow-boys ne s’arrête pas là. Ces communautés sont toujours vivantes et bien implantées dans divers endroits, tels que le quartier du Queens à New York, à Philadelphie, à Oklahoma, au Texas et à Los Angeles.

Cette omission des constructions culturelles de l’Ouest des États-Unis et du pays en entier est toujours observée dans l’éducation. Les communautés représentées en images reflètent cette longue histoire.”

Les images de l’exposition regroupent plusieurs photographes ayant immortalisé ces cow-boys noirs des temps modernes. Cette diversité d’artistes permet de poser des regards différents sur ces personnes. À cheval à travers la ville ou posant pour l’objectif, ce sont des hommes, des femmes et même parfois des enfants dont on a fait le portrait. C’est une remise en question de ce que l’Histoire affirme que cette exposition propose.