De femme de ménage à photographe, le fabuleux destin de Xyza Cruz Bacani

De femme de ménage à photographe, le fabuleux destin de Xyza Cruz Bacani

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Par Lise Lanot

Publié le

À bientôt 30 ans, Xyza Cruz Bacani s’est lancée dans la photographie pour mettre en lumière des questions liées aux droits de l’homme.

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À 19 ans, Xyza Cruz Bacani quitte les Philippines, et devient femme de ménage et gouvernante à Hong Kong pendant une dizaine d’années. Durant cette période, elle développe sa passion pour la photographie, profitant de son jour de congé hebdomadaire pour prendre des photos des rues hongkongaises, et plus particulièrement des gens et des travailleurs domestiques étrangers.

C’est ce travail sur la vie des travailleurs étrangers et les abus qu’ils subissent qui lui a valu sa reconnaissance auprès du monde de la photographie. En 2014, le photographe documentaire Rick Rocamora tombe sur ses photos et décide d’y consacrer un article dans le New York Times, précise le site Ejinsight. Cette couverture médiatique participe au lancement de sa carrière de photographe.

En 2015, elle participe au programme de la fondation Magnum pour la photographie et les droits de l’homme. Ce programme lui offre l’opportunité de passer six semaines à New York et de se concentrer sur une problématique propre à la ville. La jeune femme reçoit par la même occasion une bourse lui permettant d’étudier la photographie aux États-Unis. C’est à partir de ce moment-là qu’elle quitte son travail de femme de ménage.

Une photographie documentaire poétique

Ses photos de scènes en noir et blanc, et parfois en couleur, ont conquis de nombreux journaux. Aujourd’hui photographe freelance, elle contribue aux éditions du New York Times et du South China Morning Post, entre autres. Bien avant qu’elle ne commence sa carrière professionnelle, la journaliste Kerri MacDonald avait présenté Xyra Cruz Bacani dans un article pour Lens, la rubrique photo du New York Times :

“Appareil photo à la main, la ‘nounou glorifiée’ se transforme en ‘louve solitaire’ ou en ‘chat de gouttière’ qui rôde dans les rues. Lorsqu’elle utilise son téléphone pour prendre des photos incognito, elle devient ninja.”

La photographe joue particulièrement avec la lumière, qu’elle traque à la manière d’un prédateur : “Dès que la lumière apparaît, il faut appuyer sur le déclencheur. Sinon, elle disparaît”. Elle photographie les rues de Hong Kong “qui ne dorment jamais”, ajoute-t-elle, en oscillant entre des compositions imprégnées d’une énergie folle, et d’autres plus calmes et posées. Elle capte des émotions qu’elle met en valeur, à travers des regards, des gestes ou des attitudes.