Gabriela Herman donne la parole aux enfants de parents LGBTQ+ dans un livre photo

Gabriela Herman donne la parole aux enfants de parents LGBTQ+ dans un livre photo

photo de profil

Par Lisa Miquet

Publié le

Durant sept années, Gabriela Herman est partie à la rencontre d’enfants élevés par des couples LGBTQ+. Un livre touchant qui tord le cou aux idées reçues.

À voir aussi sur Konbini

Les membres de la Manif Pour Tous hurlent “un papa, une maman”, les juges, les pédopsychiatres et les universitaires continuent à se questionner au sujet de la parentalité pour les couples homosexuels. Mais plutôt que de prendre la parole à la place des enfants, ne serait-il pas temps d’aller leur demander ce qu’ils en pensent ? C’est ce qu’a décidé de faire la photographe Gabriela Herman, qui au cours des sept dernières années, a photographié et interviewé des enfants et jeunes adultes dont les parents s’identifient comme gay, lesbienne, transgenre ou queer.

Son travail, publié dans le New York Times ou encore le Guardian, est aujourd’hui compilé dans un ouvrage intitulé The Kids: The Children of LGBTQ parents in the USA, publié aux éditions The New Press. L’ouvrage regroupe 75 portraits, réalisés aux États-Unis. Un travail humain, qui recueille avec énergie et sensibilité des expériences multiples. Parmi les enfants rencontrés par Gabriela Herman, certains ont été adoptés, d’autres ont été conçus par insémination artificielle, d’autres encore sont des enfants de couples divorcés. Une partie d’entre eux a été élevée dans des villes, d’autres viennent du Midwest rural. Un panel de contextes différents, qui permet de croiser les points de vue.

Nous pouvons donc aller à la rencontre de Jamie, qui a été élevé à Chicago par sa mère et plusieurs partenaires. Il raconte à l’auteure à quel point les professeurs peuvent manquer de compréhension à ce sujet : “J’ai dû lutter avec un enseignant suppléant en maternelle qui a insisté sur le fait que je devais avoir un père, parce que tout le monde a un père. Nous faisions des cartes pour la fête des pères et j’étais inflexible sur le fait que je n’avais pas de père. Crois-moi.” Quant à Molly, elle raconte la transition de son père, transgenre, quand elle avait 14 ans : “Nous venons d’une famille démocrate, progressiste et libérale, mais au début ça semblait juste étrange… C’était très perturbant… Surtout pour mon père qui a mis un certain temps avant de se sentir vraiment elle-même et se sentir bien au sein de notre famille…”

Des histoires touchantes, différentes, qui montrent que le plus difficile est surtout de se battre en permanence contre l’obscurantisme et les idées reçues.

Vous pouvez retrouver le travail de Gabriela Herman sur son site personnel ou son compte Instagram.