Avec son art des couleurs et du contraste, Derrick Boateng donne à voir une autre Afrique

Avec son art des couleurs et du contraste, Derrick Boateng donne à voir une autre Afrique

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© Derrick Boateng

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Par Lise Lanot

Publié le

Au programme : color block, moults contrastes et une myriade d'histoires.

Lorsqu’on demande au photographe ghanéen Derrick Ofosu Boateng ce qui l’inspire, la réponse est sans appel : sa foi et la nature. Arrive ensuite son environnement immédiat : “Je veux représenter fidèlement ce qui se passe dans nos communautés.” Et c’est bien cette volonté de portraiturer la vie de ses contemporain·ne·s, d’abord à Accra, au Ghana, mais aussi dans l’ensemble du continent africain, qui l’anime :

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“J’ai commencé la photo en novembre 2017. J’avais le sentiment que le monde ne voyait pas tout le bonheur ou les modes de vie incroyables que nous, Africain·e·s, connaissions.

En grandissant, je me suis rendu compte que la façon qu’avait le monde de voir l’Afrique, que ce soit dans les films, les livres ou les chansons, se résumait de la sorte : ‘L’Afrique n’est pas un endroit agréable à vivre. L’Afrique n’est qu’atrocités et chaos’.”

© Derrick Boateng

Armé du téléphone mobile de son père, le jeune homme, encore étudiant dans une école de commerce de la capitale ghanéenne, décide d’illustrer sa vision du continent. Il se met alors à créer des images tout en contraste. Adepte du color block, Derrick Boateng joue avec des aplats de couleurs très vives qui entrent en gracieuse dissonance les unes avec les autres, directement sur ses modèles ou dans l’arrière-plan des photographies.

Il fait des couleurs son “grand espace créatif”, un véritable terrain de jeu artistique. “Les couleurs ont énormément d’influence sur nos émotions, elles sont intrinsèquement porteuses d’une grande beauté”, souligne-t-il. L’artiste s’amuse également avec les formes et les textures, directement lors de la prise de vue ou lors de son travail de retouche – le tout, toujours avec un téléphone portable, assure-t-il. 

Raconter autant d’histoires qu’il y a de spectateurs

© Derrick Boateng

La recette semble fonctionner puisqu’il nous confie recevoir “beaucoup de messages de personnes [lui] disant [qu’il a] changé leur vision du continent africain et que [son] travail les inspire”. Ses images, très graphiques, mettent en scène des ami·e·s et connaissances du photographe :

“Je photographie des gens de tous les âges sans problème, mais je m’attarde souvent sur les enfants parce que je les trouve plus ouverts, plus expressifs et plus créatifs. Ils sont l’essence même de ce que je veux représenter. Je leur montre quoi faire et les dirige d’une certaine façon parce que je veux que mes photos racontent une histoire.”

Si le photographe insiste sur le fait qu’il imagine des histoires pour toutes ses images, il se garde bien de les raconter car il préfère laisser le champ des interprétations ouvert à son public.

© Derrick Boateng

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Vous pouvez retrouver le travail de Derrick Boateng sur son compte Instagram.