Hassan Kurbanbaev nous entraîne au cœur de la jeunesse ouzbèke

Hassan Kurbanbaev nous entraîne au cœur de la jeunesse ouzbèke

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Par Lise Lanot

Publié le

Hassan Kurbanbaev a passé plusieurs mois à entremêler le passé, le présent et l’avenir de l’Ouzbékistan, en photographiant les paysages de sa capitale et les visages de sa jeune génération.

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Hassan Kurbanbaev est un photographe ouzbek, originaire de Tashkent, la capitale et ville la plus peuplée du pays, avec ses 2,3 millions d’habitants. Remarquant que sa ville n’était ni assez ni bien documentée dans l’art et les médias depuis des décennies, il a décidé de mener un projet centré autour d’elle.

Après avoir étudié la télévision et le cinéma avant de se tourner vers la photographie, passion qui a commencé comme un hobby avant de devenir professionnelle, Kurbanbaev confirme avoir toujours été proche de l’image. C’est sans doute pour cela qu’il dit s’inspirer de la photo sous toutes ses formes : “Du documentaire au portrait en passant par la mode, j’aime la belle photographie, pas un genre en particulier”.

À Tashkent, 60 % de la population a moins de 25 ans, affirme un article de Dazed. Il n’est donc pas étonnant qu’Hassan ait souhaité représenter cette jeunesse qui peuple les rues de sa ville qui n’est “peut-être pas parfaite d’un point de vue architectural, mais qui est vraiment accueillante, ensoleillée le printemps venu et remplie de gens super”. Le photographe nous raconte avoir redécouvert la capitale en cherchant des lieux qui ne faisaient pas souvent l’objet de représentations visuelles : “Avec mes amis on a passé plusieurs mois à marcher à travers la ville et on a été surpris par sa grandeur et par le nombre d’endroits qu’on ne connaissait pas. Donc j’ai vraiment pris mes photos en vagabondant à travers la ville.”

Des images d’art motivées par une démarche quasi documentaire

À l’heure d’Instagram et des réseaux sociaux, où “n’importe qui [est] en mesure de photographier n’importe quoi”, il est apparu à l’artiste que c’était le bon moment pour immortaliser le pays qui l’a vu grandir sans presque jamais servir de modèle à personne, sans oublier ses banlieues et les différents endroits qui la composent.

En septembre 1991, l’Ouzbékistan signe son indépendance, ce qui signifie que les moins de 25 ans ont toujours connu leur pays indépendant de l’Union soviétique. Ceux-ci constituent une génération “jeune et particulièrement ouverte” qui compose la majeure partie du pays : “N’est-ce pas une bonne raison pour mettre en place ce projet ?”, se réjouit l’artiste qui affirme par la même occasion, avec sincérité et naturel, que “ces jeunes sont vraiment cool”.

Si Hassan Kurbanbaev reconnaît que ni son pays ni ses habitants ne sont encore reconnus à travers le monde, ses photos sont un premier pas vers leur représentation. Les photos de Tashkent mettent en relief la diversité de ses paysages et de sa population, riche d’une vaste histoire de l’immigration. Avec un regard que l’on sent bienveillant et novateur, Hassan photographie le détail d’une façade, une myriade de couleurs particulièrement harmonieuses et des visages, fiers et expressifs. Sa série ouvre de nouveaux horizons et permet de croire en l’espoir porté par ces jeunes générations.

Vous pouvez retrouver le travail d’Hassan Kurbanbaev sur son site personnel et son compte Instagram.