L’image abjecte d’un homme noir tenu par une corde par des policiers blancs indigne le Net

L’image abjecte d’un homme noir tenu par une corde par des policiers blancs indigne le Net

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Par Lise Lanot

Publié le

La photographie, prise au Texas, réveille instantanément l'horreur de l'histoire esclavagiste et témoigne du racisme actuel.

Le 5 août, l’image honteuse de l’arrestation d’un homme noir de 43 ans, Donald Neely, a bouleversé les internautes. On y voit l’homme, menotté, entre deux policiers à cheval qui le tiennent avec une corde. En plus de la situation particulièrement déshumanisante dans laquelle est mis l’Américain, impossible de ne pas immédiatement penser aux images esclavagistes datant d’il y a moins de deux siècles.

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Une telle action des policiers est tout sauf innocente : traiter ainsi un homme noir dans un sud des États-Unis qui a connu le pire de l’esclavagisme, la ségrégation raciale et les lois Jim Crow est d’une extrême violence. La photo, prise par un témoin à bord d’un véhicule dans la ville de Galveston, dans le Texas, et largement diffusée sur les réseaux par des internautes écœuré·e·s, est devenue un nouveau symbole du racisme ambiant et des violences policières aux États-Unis.

Rappelons qu’en 2018, la police a tué 1 164 personnes outre-Atlantique, dont 25 % de noirs. Toujours selon le site Mapping Violence, une personne noire aurait trois fois plus de chance de se faire tuer par la police qu’un individu blanc.

“Nous avons vérifié auprès des autorités policières de Galveston que cette photo prise à Galveston est vraie. Il est difficile de comprendre pourquoi ces officiers ont pensé qu’il était nécessaire de contrôler ce jeune homme avec une laisse, étant donné qu’il était menotté et qu’il marchait entre deux officiers à cheval. Cette scène a suscité chez nous de la colère, du dégoût et des interrogations pour notre communauté.

Nous allons attendre la réponse du département de police de Galveston quant à leur enquête sur cette affaire et la responsabilité des officiers impliqués. Des mesures doivent être prises rapidement afin de s’assurer que personne ne soit jamais plus avili de la sorte et que les procédures d’arrestation soient effectuées de manière raisonnable, juste et humaine.”

“Ce ne serait jamais arrivé à un homme blanc”

Des associations et militant·e·s œuvrant à la défense des droits civiques ainsi que des politiques et des citoyens anonymes ont rapidement réagi. Le Houston Chronicle rapporte les paroles de Leon Phillips, président de la coalition pour la justice de Galveston :

“Tout ce que je sais, c’est que sur cette image il y a deux policiers blancs à cheval avec un homme noir qu’ils font marcher attaché à une corde et menotté, et que ça n’a aucun sens. Ce que je comprends, c’est que s’il avait été question d’un homme blanc, je vous garantis que cette situation ne serait jamais arrivée.”

Le département de police de Galveston s’est fendu d’un communiqué sur sa page Facebook ce mardi 6 août, s’excusant auprès de Donald Neely et déclarant comprendre “la perception négative de [leur] action” et reconnaître qu’il était “plus approprié de ne plus utiliser cette technique”.

Indépendamment de la nonchalance de ces excuses, on peut se demander à quel point ce genre de scènes est fréquent, dans les rues comme à l’intérieur des commissariats. Combien de fois des hommes et des femmes noir·e·s sont encore humilié·e·s sans qu’un·e spectateur·rice ne puisse témoigner visuellement de la scène et appeler à une mobilisation collective ?