Cette image est devenue l’emblème de la révolte contre le pouvoir au Soudan

Cette image est devenue l’emblème de la révolte contre le pouvoir au Soudan

Image :

© Lara H. Haroun

photo de profil

Par Lise Lanot

Publié le

Doigt levé et stature fière, une Soudanaise est devenue un symbole des manifestations grâce à une image postée sur les réseaux.

Alors que les foules battent le pavé des rues soudanaises, exigeant la démission du président Omar el-Béchir, une jeune femme immortalise les manifestations, et poste ses témoignages photographiques sur son compte Twitter.

À voir aussi sur Konbini

Lana H. Haroun a ainsi posté ce lundi 8 avril la photographie d’une femme vêtue de blanc, index en l’air. Debout sur une voiture, elle est entourée de manifestantes, en majorité, la filmant avec leurs mobiles. Les Inrockuptibles précisent que la femme représentée “harangu[ait] la foule aux cris de ‘Thawra !’ (‘Révolution !’)”. Emblème de ces contestations populaires historiques à l’ère du digital, l’image est rapidement devenue virale.

Plus de trois mois de révolte

Depuis quasiment quatre mois, la population soudanaise se soulève contre le président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 1989. Le 19 décembre 2018, son gouvernement décide de tripler le prix du pain, lançant ainsi une vague de révolte à travers tout le pays.

Pour tenter de contrer les contestations grandissantes, le pouvoir utilise alors la force jusqu’à mettre en place, le 22 février dernier, un état d’urgence à travers tout le pays.

Accablé·e·s par la situation, Soudanaises et Soudanais manifestent depuis le 6 avril à Khartoum, la capitale de leur pays, “à proximité de l’état-major général des armées soudanaises”, et dans d’autres villes. “Des affrontements ont donné lieu à des échanges de tirs et ont fait des victimes” précise le site France Diplomatie.

Ce jeudi 11 avril, et alors que les foules attendaient depuis l’aube “une annonce importante de l’armée”, celle-ci a destitué le président, désormais placé en détention, relate Jeune Afrique :

“Le général Awad Ibn Awf, vice-président et ministre de la Défense […], a également annoncé la mise en place d’un Conseil de transition militaire et dévoilé une série de mesures pour cet état d’urgence, qui restera en vigueur durant les trois prochains mois, parmi lesquelles la fermeture des aéroports et un couvre-feu commençant à 22 heures.”