En immersion dans les rues de New York avec Kalel Koven

En immersion dans les rues de New York avec Kalel Koven

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3 mois a NYC / 3 months in NYC – 2015

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

New York, New York

“Il y a quelque chose d’impalpable qui se ressent à New York et seulement à New York”, nous confie d’abord Kalel en évoquant sa série. “C’est une ville qui vit véritablement sous vos yeux”, poursuit-il. Le photographe considère cette ville comme une matière malléable qui se transforme, certainement grâce à la lumière si singulière qu’il arrive à capter.
Ce dynamisme et cette effervescence ont été capturés à travers son regard spontané et le viseur d’un appareil photo Fuji. Il nous explique le titre de la série :

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“Between Us est une série qui réunit un ensemble de ressentis et d’expériences. Entre New York City et moi, mon regard et la vie de cette ville. Entre mes photos et les regards qui se poseront dessus. Entre moi et la femme que j’aime, qui m’a suivi à distance. Ce travail et mon implication personnelle sont intimement liés aux changements profonds que cette ville a provoqués dans ma vie. Bien plus qu’une série de photos, c’est une expérience de vie que je partage.”

Après un voyage épuisant, au cours duquel il a fait très chaud, Kalel est arrivé devant l’immeuble où se trouvait sa chambre. Il a posé sa valise et son sac à dos avant d’inspirer profondément. Il se prépare alors à arpenter les rues de Manhattan, de Brooklyn et des autres quartiers de New York à longueur de journées. Il nous raconte :

“Un matin, je suis allé au coin de la 42e avenue et de la 6e avenue à côté de Bryant Park. Il y avait une belle lumière, les ombres semblaient “trancher” la rue, les perspectives s’organisaient autour des passants, ces fourmis qui ne s’arrêtent jamais. J’y suis retourné en fin d’après-midi et le coin avait complètement changé de structure et de visage. La lumière, de par la position géographique de New York, venait de l’Ouest et le changement d’orientation des ombres et des perspectives avait ainsi sculpté un nouveau paysage. Cette métamorphose de la ville, selon l’orientation du soleil, est symbolique de ce que l’on peut ressentir en vivant là-bas.”

“On ne me voit pas, il y a trop de monde occupé à sauter dans le premier taxi climatisé pour échapper à la chaleur plombante. Je me sens invisible et pourtant je suis au cœur de la foule à quelques centimètres des gens, mes gestes sont lents, je cadre sans attirer l’attention. J’ai l’impression que je disparais.”

Les débuts d’une passion

Sa grande passion pour la ville de New York a été largement nourrie par le cinéma américain, avec “ce New York qui aiguise l’imaginaire et attise la fascination”, nous confie-t-il. Kalel nous raconte qu’il y a cinq ans, lors d’un voyage avec son frère, il a “rencontré” pour la première fois New York, ses rues, son énergie, sa vie :

“J’ai ramené des photos qui seront décisives dans mon évolution professionnelle mais aussi personnelle. C’est ainsi que j’ai rencontré la femme que j’aime, lors d’une de mes expositions. C’est après ce tournant majeur dans ma vie que j’ai décidé, cinq ans plus tard, de retourner vivre dans cette ville pendant trois mois, de mai à juillet 2015. Retrouver New York, la ressentir encore une fois, comme une amie à qui l’on tient, où les souvenirs fondateurs n’ont jamais cessé de vivre et résonner en moi.”