Le travail d’un artiste reflète sa personnalité. Le photographe Yasuhiro Ogawa s’est ainsi prêté au jeu introspectif du portrait chinois, en répondant en images avec ses propres photographies teintées de nostalgie.
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Cheese | Si tu pouvais être un paysage, lequel serais-tu ?
Yasuhiro Ogawa | Un paysage marin. Les portes du sanctuaire rouge représentent la direction de ma vie, s’élevant progressivement vers le monde du néant.
Si tu pouvais être une femme ?
Je serais une femme telle cette fleur d’âge moyen et un peu fatiguée.
Une émotion ?
Cette photographie est comme un autoportrait de mon émotion intérieure, réticente et méditative.
Une couleur ?
Un jaune non brillant, et même un peu plus sombre que sur cette photo. Cette couleur m’attire depuis l’enfance, car le jaune symbolise la lumière et donc la première vision de notre vie.
Un moment de la journée ?
L’heure du crépuscule, l’heure de départ des trains de nuit. J’adore les voyages sur rails : je me dirige, ravi mais un peu triste, vers des destinations dont je n’ai jamais entendu parler.
Une ville ?
Un endroit intime et amical comme Lisbonne. Je deviens fatigué de Tokyo, trop grande et trop orientée vers la technologie.
Une saison ?
L’automne et son air solennel.
Le passé ?
Je serais avec ma première petite amie Harumi. Cette photo est une reproduction d’un film fait maison retrouvé dans l’appartement de ma mère après sa mort.
Le futur ?
Une fois, un moine tibétain m’a raconté que je devais être un chien dans une vie antérieure. Si je le suis à nouveau dans une vie prochaine, j’aimerais être comme ce brave chien rencontré en Sicile.
Une unique image ?
Si je pouvais être une ultime image, j’imagine être ce bateau sur le point de quitter ce quai enneigé. Elle me donne l’impression que je suis sur un chemin menant vers quelque chose.
