Jeff Koons condamné pour plagiat par le tribunal de grande instance de Paris

Jeff Koons condamné pour plagiat par le tribunal de grande instance de Paris

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Par Lise Lanot

Publié le

L’artiste a été reconnu coupable d’avoir copié une image datant de 1970, prise par le photographe Jean-François Bauret.

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Le journal britannique The Guardian a rapporté le jeudi 9 mars au soir la condamnation de l’artiste américain Jeff Koons pour plagiat. Depuis plus de trois ans, la famille du photographe français Jean-François Bauret (décédé en janvier 2014) affirme que la sculpture Naked de Koons (à droite sur l’image ci-dessus) est une copie d’un cliché du photographe (à gauche), pris en 1970 et publié en 1975 sous forme de carte postale.

Mises côte à côte, la ressemblance entre la pose des enfants et leurs caractéristiques physiques est frappante. Cependant, si la photo en noir et blanc de Bauret n’a connu que la gloire des cartes postales, la sculpture de Koons est affichée dans des catalogues d’exposition et une des trois éditions existantes a été vendue en mai 2008 pour la bagatelle de 9 millions de dollars (environ 8 500 000 euros). Si l’on est loin des 58 millions de dollars (soit presque 55 millions euros) du célèbre Balloon Dog de l’artiste, les ayants-droits de Jean-François Bauret réclament tout de même réparation.

La société de l’artiste, Jeff Koons LLC, et le Centre Pompidou, qui a exposé la sculpture dans un de ses catalogues d’exposition, sont condamnés à payer 40 000 euros à la famille du photographe (la moitié de cette somme étant destinée à couvrir les frais juridiques). 4 000 euros seront aussi versés aux ayants-droits de Bauret, de la part de la société de Koons, pour la reproduction de l’œuvre sur le site Internet de l’artiste.

Selon le site de la Radio Télévision Suisse, les juges auraient affirmé qu’il émanait de l’image du photographe une “atmosphère de tendresse et de pureté”, tandis que la sculpture de Jeff Koons ajoutait un “décor kitsch” et une “connotation sexuelle évidente”, mais que la ressemblance n’en restait pas moins évidente. La veuve de M. Bauret a signalé cette sexualisation au Guardian, ajoutant que “[Koons] lui-même avait admis la dimension phallique de [l’ajout du bouquet]”.

La liste des condamnations de Koons s’allonge

Ce n’est pas la première fois que l’artiste contemporain est accusé de plagiat. En 1992, Koons avait été reconnu coupable de plagiat pour sa sculpture String of Puppies (ci-dessous), copiée de la photographie d’un homme et d’une femme tenant une rangée de chiots. Le site Artnet rapporte que, l’année suivante, il a de nouveau perdu une affaire à cause de sa sculpture Wild Boy and Puppy (datant de 1988, ci-dessous) qui présente un personnage de la bande-dessinée Garfield.

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Les œuvres Fait d’Hiver (ci-dessous) et I could go for something Gordon’s ont aussi été accusées de plagiat. La première du fait de sa troublante ressemblance avec une publicité de la marque Naf Naf réalisée par Franck Davidovici, et la seconde pour son fond, qui serait l’exacte copie de l’image d’un photographe. La seule affaire de plagiat que Koons ait remporté concernait sa peinture Niagara. Koons y avait intégré une partie de l’image d’un photographe de mode, Andrea Blanch.

Tout comme Fait d’Hiver n’avait pas été exposé à la suite de l’affaire pour plagiat, le Centre Pompidou avait retiré la sculpture Naked de sa grande rétrospective consacrée à Koons, de 2014 à 2015, lors des premières accusations de la veuve de M. Baudet. Cependant, celle-ci n’avait reçu aucune réponse lors de l’envoi de ses premières lettres et, en 2014, le Centre Pompidou avait indiqué ne pas exposer Naked en raison de dégradations de l’œuvre liées au transport, sans parler des dénonciations de la famille Bauret. Le musée a tout de même été condamné pour avoir utilisé l’image de la sculpture dans le catalogue d’exposition.

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