Le festival des Rencontres photographiques d’Arles a révélé sa programmation 2021

Le festival des Rencontres photographiques d’Arles a révélé sa programmation 2021

Image :

© SMITH/Galerie Les Filles du Calvaire

photo de profil

Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Et c’est un beau programme.

Les Rencontres d’Arles, un des plus importants festivals de photographie au monde, seront cette année “resserrées” autour d’expositions moins nombreuses dans le centre de cette ville du sud de la France, mais tenteront d’éclairer l’été de “lucioles” malgré la pandémie. “L’idée cet été, c’est plutôt de faire moins que plus, mais c’est aussi une démarche écoresponsable qui nous correspond”, a expliqué le directeur des Rencontres Christoph Wiesner, dans une interview accordée à l’AFP.

À voir aussi sur Konbini

Pour l’été 2021, “forcément particulier”, le nouveau directeur nommé en juin 2020 souhaite un festival “recentré sur le centre-ville et les lieux patrimoniaux” de cette cité classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. En particulier pour le Prix découverte Louis Roederer, qui permet de récompenser un·e artiste émergent·e, a-t-il expliqué à l’AFP, et qu’il a souhaité “ramener dans le centre” dans une volonté de mettre en lumière les jeunes talents. Lors des dernières éditions, ces artistes étaient exposé·e·s dans une friche près de la gare.

Sans titre, 1985. (© Rotimi Fani-Kayode)

“Les restrictions sanitaires vont nous obliger évidemment à nous adapter”, a admis Wiesner, évoquant une jauge d’une personne pour dix mètres carrés dans les salles d’exposition et des réservations de créneaux horaires grâce à une application. Des lieux nouveaux seront investis, comme la chapelle des Jésuites, et plusieurs expositions seront affichées en extérieur.

“Identités”

Une série d’expositions sera consacrée à la question de l’identité, avec un volet baptisé “Masculinités” réunissant une cinquantaine d’artistes du monde entier “sur la manière dont la masculinité a été codée, interprétée et construite socialement des années 1960 jusqu’à aujourd’hui, par le biais du cinéma et de la photographie”.

“Instants de jeunesse”, Lagos, Nigeria, 2019. (© Daniel Obasi)

Christoph Wiesner a également choisi l’exposition “The New Black Vanguard”, du jeune commissaire new-yorkais Antwaun Sargent, “entre art, mode et photographie”. Elle réunit des photographes africain·e·s-américain·e·s et africain·e·s-européen·ne·s à l’église Sainte-Anne. “Ces images ouvrent la conversation autour de la représentation du corps noir et de la vie des Noirs en tant que sujet”, soulignent les organisateur·rice·s.

Une autre exposition, à l’Espace Van Gogh, interrogera sur le “pouvoir de l’art en période d’isolement”. Les Rencontres célébreront aussi une grande dame de la photo, Sabine Weiss, 96 ans, en dévoilant “des séries jusqu’à présent complètement inédites”, notamment des clichés américains des années 1950.

New York, 1955. (© Sabine Weiss)

Christoph Wiesner, venu de l’art contemporain, explique avoir eu “la grande liberté de réinterpréter le programme de 2020” – après son annulation en raison de la pandémie – comme la collection de photomontages, négatifs et tirages d’époque de l’architecte et designer Charlotte Perriand (1903-1999). “Elle a utilisé la photographie dans les années 1930 et 1940, notamment pour travailler sur un message social très fort”, décrit Wiesner. L’artiste s’était intéressée à l’habitat insalubre.

Les Rencontres se dérouleront du 4 juillet au 26 septembre 2021, si la situation sanitaire le permet. Elles ouvriront un jour avant le festival de théâtre d’Avignon et deux jours avant le festival de Cannes, exceptionnellement programmé en juillet. Le festival, financé à 55 % par sa billetterie, avait reçu près de 150 000 visiteur·se·s en 2019. Il y a d’ordinaire “50 % d’étrangers la première semaine”, rappelle le directeur du festival. “Et si l’horizon n’est pas encore dégagé, si la lumière sera cet été encore tamisée” en raison du Covid-19, il espère malgré tout que l’été arlésien “sera comme une constellation de lucioles”.

“C’est le temps de la moisson !”, Chartres, vers 1930. (© Anonyme/Archives Charlotte Perriand)

Avec AFP.

Konbini arts, partenaire des Rencontres photographiques d’Arles 2021.