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Le gorille le plus rare au monde pris en photo pour la première fois au Nigeria

Le gorille le plus rare au monde pris en photo pour la première fois au Nigeria

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Par Louise Leboyer

Publié le

Une nouvelle rassurante pour la préservation de cette espèce menacée.

Le 8 juillet, la Wildlife Conservation Society (WCS) a annoncé avoir pris en photo un gorille de Cross River, rapporte Afrik21. Si la différence avec un gorille lambda ne semble pas flagrante, cette sous-espèce présente quelques particularités au niveau de la forme du crâne et des dents. Il ne reste aujourd’hui que 300 gorilles de Cross River, alors cette photo de famille fait plaisir à voir.

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L’espèce tire son nom de l’endroit où elle évolue, dans l’État de Cross River, au Nigeria, à la frontière avec le Cameroun. Les gorilles de Cross River restent généralement le long du fleuve. Ils se réfugient principalement dans des zones difficiles d’accès et doivent se faire discrets. Un comportement hérité d’un braconnage “long et sévère”. C’est un “piège photographique” muni de capteurs qui a pu prendre cette photo exceptionnelle, sans intervention humaine.

© WCS

Présumée éteinte au Nigeria, l’espèce avait de nouveau été aperçue à la fin des années 1980. Les organisations sur place pouvaient difficilement témoigner de sa présence et encore moins la photographier, mais cette image est une nouvelle rassurante et une lueur d’espoir pour les associations de défense des animaux. Inaoyom Imong, directeur national de la WCS au Nigeria, a déclaré :

“C’est extrêmement excitant de voir autant de jeunes gorilles de Cross River. Cela signifie que ces gorilles sont maintenant bien protégés et se reproduisent avec succès, après des décennies de chasse. Bien que les chasseurs de la région ne ciblent plus les gorilles, la menace de la chasse demeure et nous devons continuer à améliorer l’efficacité de nos mesures de protection.”

Un travail de fond sur le territoire africain

© Paul Elkan/WCS

La WCS est une organisation non gouvernementale dont l’objectif est la protection de la faune et de la flore. Présente partout dans le monde, elle œuvre sur plusieurs zones africaines, notamment la zone soudano-sahélienne, terrain de nombreux défis environnementaux :

“Le braconnage des éléphants pour l’ivoire et la viande, y compris par des groupes organisés et lourdement armés, est l’un des plus grands défis auxquels la région est confrontée. D’autres incluent le commerce de viande de brousse, la déforestation due à l’expansion de l’agriculture, la production de charbon de bois, l’industrie extractive mal gérée (y compris l’exploitation minière, l’exploitation forestière, le pétrole), la pollution et le développement d’infrastructures mal planifié (comme les routes, les pipelines et les barrages).”

En Afrique soudano-sahélienne, plusieurs espèces sont menacées d’extinction comme le chimpanzé commun, le lycaon ou encore le rhinocéros noir. WCS travaille avec les activistes locaux·les et internationaux·ales pour permettre la préservation des espèces et de l’écosystème en général. Au Nigeria, où elle œuvre depuis 2001, l’association travaille à la préservation de zones protégées du Parc national de Yankari et de l’État de Cross River.