Les corps de danseuses et performeuses sublimés dans des portraits puissants

Les corps de danseuses et performeuses sublimés dans des portraits puissants

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© Camille Mompach

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Par Pauline Allione

Publié le

Des photos sensuelles de Camille Mompach, qui met à l’honneur des artistes qui ont fait de leur corps leur outil de travail.

En latin, Corporis désigne le corps physique, la chair. C’est ainsi que la photographe Camille Mompach a nommé son dernier projet personnel qui met à l’honneur des artistes qui ont fait de leur corps leur outil de travail. Une série sensuelle et puissante, qui sublime les muscles et l’affirmation de soi à travers le female gaze affirmé de son autrice.

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Artistes queers, danseuses, performeuses… Entamé début 2021, Corporis nous invite dans l’intimité d’artistes pour qui le corps occupe une place toute particulière. La peau enduite de peinture, les muscles tendus par les étirements à la salle de danse, ou enroulés autour d’une barre de pole dance : autant de clichés qui mettent en lumière des corps puissants, musclés et travailleurs.

<em>Corporis</em>, 2021. (© Camille Mompach)

Les images sont accompagnées des témoignages de chacune des artistes shootées, qui s’expriment sur leur rapport à leur corps, leur chemin vers une plus grande acceptation de soi, ou encore le rôle de leur pratique artistique dans la relation à leur corps.

“Le body printing a été une découverte thérapeutique. C’est un transfert direct d’énergie entre la peinture, mon corps et l’intention du moment. C’est un chemin vers l’empouvoirement”, confie Stessy Emelie, artiste, danseuse et modèle. Ou il y a encore l’artiste queer et performeuse Michelle Tshibola, pour qui la scène ballroom a joué un rôle libérateur : “Mon corps et mon esprit sont pour la toute première fois entrés en connexion.”

<em>Corporis</em>, 2021. (© Camille Mompach)

Corps pluriels

Photographe autodidacte établie à Paris, Camille Mompach a d’abord travaillé dans le milieu de la mode avant d’en arriver à Corporis. Un tournant professionnel qu’elle a opéré lors de la crise sanitaire, alors que les collaborations avec des stylistes se faisaient de plus en plus rares.

“J’ai toujours trouvé ce milieu fermé, et le Covid m’a vraiment fait perdre espoir en une carrière connectée à la mode”, se souvient l’artiste. Désireuse de capturer des images engagées et porteuses de davantage de sens, elle crée avec une amie Cream Gazette, une gazette de charme pro-female gaze, qui l’amène à s’intéresser de plus près aux sexualités.

<em>Corporis</em>, 2021. (© Camille Mompach)

“J’ai commencé à déshabiller mes modèles et je me suis sentie beaucoup plus à l’aise. J’avais envie de shooter des physiques différents des modèles qui défilent sur les podiums, des gens forts, qui s’expriment avec leur corps”, retrace Camille Mompach.

Loin des mises en scène étudiées au millimètre près des shootings de mode, la photographe de 28 ans a aussi découvert une autre manière de travailler, plus libre. “Avec ce projet, j’ai un rapport complètement différent à la création : je n’ai rien à dire sur la lumière, le lieu, le make-up… Je lâche prise, pour photographier les personnes simplement comme elles sont.”

L’artiste parisienne visualise déjà la suite de Corporis, qui n’en est qu’à ses débuts : shooter des travailleur·se·s du sexe, des dominatrices, du bondage… Des images dont on peut déjà avoir un aperçu dans le numéro “Sexe” des Inrocks de cet été, dont elle signe une couverture chargée de tension sexuelle.

<em>Corporis</em>, 2021. (© Camille Mompach)

<em>Corporis</em>, 2021. (© Camille Mompach)

<em>Corporis</em>, 2021. (© Camille Mompach)

<em>Corporis</em>, 2021. (© Camille Mompach)

<em>Corporis</em>, 2021. (© Camille Mompach)

<em>Corporis</em>, 2021. (© Camille Mompach)

<em>Corporis</em>, 2021. (© Camille Mompach)

<em>Corporis</em>, 2021. (© Camille Mompach)

<em>Corporis</em>, 2021. (© Camille Mompach)

<em>Corporis</em>, 2021. (© Camille Mompach)