Les dessous du rêve américain explorés dans une série photo très personnelle

Les dessous du rêve américain explorés dans une série photo très personnelle

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© Widline Cadet/Deli Gallery

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Par Lise Lanot

Publié le

Née en Haïti, l’artiste Widline Cadet livre une réflexion personnelle sur l’immigration, l’identité et la double culture.

Le travail de Widline Cadet est constitué de tensions et d’allers-retours entre les media (photo, vidéo, installation), les narrations (individuelle ou universelle, concernant l’expérience de l’immigration aux États-Unis) et les temporalités (passé, présent et un futur imaginé).

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Ayant passé son enfance en Haïti avant d’émigrer avec sa famille aux États-Unis, l’artiste interroge “les souvenirs de celle qu’elle était en Haïti et sa perception d’elle-même au présent, en tant que femme noire immigrée aux États-Unis”, détaille la galerie Deli, qui expose sa série Se Sou Ou Mwen Mete Espwa m (I Put All My Hopes On You).

Yon Etranje ki pa Sanble Youn #2 (A Stranger Who Doesn’t Look Like One #2), 2019. (© Widline Cadet/Deli Gallery)

Afin de mettre en lumière cette dissociation, Widline Cadet présente des autoportraits – parfois solitaires, parfois dédoublés. Les clichés montrant des membres de sa famille interrogent quant à eux le “rêve américain” et la pression qui lui est associée :

“Ma mère me dit fièrement qu’elle place tous ses espoirs en moi (et en mes sœurs) et je ne peux pas m’empêcher de me sentir attristée par le poids de ses mots. Les mêmes mots que mes grands-parents ont dû lui dire à un moment.

À 63 ans, ma mère a passé les deux tiers de sa vie en Haïti et le dernier tiers aux États-Unis. Moi, j’ai passé un tiers de ma vie en Haïti et les deux derniers tiers aux États-Unis. Malgré les différences concernant les endroits où on a vécu la majorité de notre vie, je ne peux m’empêcher de remarquer la nature cyclique et intergénérationnelle de la façon dont on porte l’espoir dans notre famille”, écrit l’artiste.

Seremoni Disparisyon #1 (Ritual [Dis]Appearance. (© Widline Cadet/Deli Gallery)

Bougenvilye, ki itilize pou Bote, Vi Prive sou Liy Kloti, ak pwoteksyon Pikan (Bougainvillea, Used for Beauty, Privacy on Fence Lines, and Thorny Protection), 2019. (© Widline Cadet/Deli Gallery)

Sa yo se Premye Rido ou Achte mwen Renmen, Pa Gen Anyen ki ka Wè Soti nan Deyò (These Are the First Curtains you’ve Bought That I’ve Liked, Nothing Can Be Seen From Outside), 2020. (© Widline Cadet/Deli Gallery)

Nou Fè Pati, Nou Se, Nou Anvi (We Belong, We Be, We Long), 2020. (© Widline Cadet/Deli Gallery)

Ki Jan Nou Wè Tèt Nou Nan Tan Kap Vini An #1 (How We See Ourselves In(to) The Future #1), 2020. (© Widline Cadet/Deli Gallery)

Ki Jan Nou Wè Tèt Nou Nan Tan Kap Vini An #2 (How We See Ourselves In(to) The Future #2), 2021. (© Widline Cadet/Deli Gallery)

Manman Gen Swasantan (Mom Turns Sixty Years Old), 2018. (© Widline Cadet/Deli Gallery)

Fèt R. (R.’s Birthday), 2017. (© Widline Cadet/Deli Gallery)

M. Kenbe Nou (M. Holding Us), 2008. (© Widline Cadet/Deli Gallery)

Papa Gen Swasantan (Dad Turns Sixty Years Old), 2015. (© Widline Cadet/Deli Gallery)

M. Kenbe K. (M. Holding K.), 2018. (© Widline Cadet/Deli Gallery)

L’exposition de Widline Cadet “Se Sou Ou Mwen Mete Espwa m (I Put All My Hopes On You)” est visible à la galerie Deli jusqu’au 13 août 2021.