Mélange d’humour et de provocation, Kostis Fokas capture le corps humain sous toutes ses formes

Mélange d’humour et de provocation, Kostis Fokas capture le corps humain sous toutes ses formes

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Par Lisa Miquet

Publié le

Kostis Fokas considère le corps comme un langage. Il met donc en scène des modèles nus de façon excentrique : un moyen pour l’artiste de questionner notre rapport aux autres et à l’intimité. 

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Le photographe grec Kostis Fokas est un artiste dans l’âme depuis toujours. Après avoir commencé la peinture très jeune en suivant les enseignements de sa mère, il s’est dirigé plus tard vers la photographie. Son travail photo est plutôt cru : il met en scène parties génitales, poitrines, corps et poils pubiens dans des compositions des plus étonnantes. Les corps s’emmêlent, se croisent, se tendent, se touchent, s’exhibent. Dans la lignée de Ren Hang, il utilise les corps comme une matière première, seul élément d’une mise en scène foutraque.

Si beaucoup perçoivent le travail de Kostis Fokas comme quelque chose d’érotique ou de sexuel, ce n’est pourtant pas l’intention de l’artiste qui souhaite plutôt s’intéresser au corps comme une interface entre l’intime et l’extérieur. Le corps n’est pour lui qu’un langage, une matière qu’il sculpte pour faire passer ses réflexions et ses émotions. Dans une interview livrée à Dazed Digital, il explique :

“Les images ne sont pas censées être sexuelles ou du moins ce n’était pas mon intention. Elles ne sont pas censées être érotiques non plus. Au contraire, pour moi, les corps nus servent de métaphore pour parler ce que nous ressentons lorsque nous nous déshabillons, ce sentiment inconfortable de nous exposer aux autres, de révéler nos inhibitions et ces sentiments bien cachés en nous.”

Entre dadaïsme et pop culture

Fokas s’interroge quant aux limites du corps, à l’intime et à notre vulnérabilité face aux autres. Il pousse d’ailleurs ce questionnement sur l’intimité assez loin et n’hésite pas à se mettre en scène lui-même ou à solliciter des personnes de son entourage.

Inspiré par la pop culture et le dadaïsme, il tente de s’intéresser à tout ce qui sort de l’ordinaire, à l’inattendu, et il considère que tout ce qui est lié à la réalité est ennuyeux. C’est d’ailleurs pour fuir ce réel qu’il s’amuse à associer les corps avec des objets, des associations visuelles amusantes qui façonnent “un paysage où le bizarre rencontre l’ordinaire”.

Dans ce nouveau monde, deux paires de fessiers peuvent soudainement se transformer en un vase pour contenir des tulipes et des crânes dégarnis se fondent au milieu de cactus. Les corps se mélangent aux accessoires et Kostis nous livre une série d’images réalisée avec humour et provocation. Une sorte de surréalisme moderne.

Vous pouvez retrouver le travail de Kostis Fokas sur son site Internet et son compte Instagram