Pour créer une image, le photographe Nicky Hamilton met trois mois, de la construction des décors à la phase de post-production.
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Nicky Hamilton trouvait que le monde de la photographie évoluait trop rapidement. Il y a quelques années, le photographe s’est rendu compte que les nouvelles technologies changeaient la face de cet art : “La photographie a connu une mutation, toute personne possédant un smartphone aime montrer au monde ce qu’elle veut, et d’un glissement de l’écran, le monde regarde.”
C’est pour prendre le contre-pied de cette offre photographique, toujours plus abondante et toujours plus rapide, que Nicky Hamilton a décidé d’être aussi méticuleux que possible. Il y a quatre ans, le photographe a ouvert son studio, dans lequel il passe son temps à produire des images. Et Hamilton ne se contente pas de prendre les photographies. Il crée ses décors de fond en comble et s’occupe de toutes les installations, seul. Il nous détaille le processus de création d’une image :
“Mon processus est lent et méticuleux, cela me prend environ trois mois pour produire une photo. Sans compter le fait que je travaille seul, essayant désespérément d’être le plus réel possible, au moins concernant cette prouesse personnelle. Tout d’abord, je crée le concept à la façon d’un schéma que je transfère ensuite dans un fichier 3D, une image de synthèse sur laquelle je teste des couleurs et des éclairages différents.
Ensuite, je construis le décor, puis je m’occupe de la décoration et de l’habillage de celui-ci. L’étape suivante est l’éclairage. J’utilise un éclairage continu pour un effet plus cinématographique qui reste naturel. Je prends mes photographies avec un Hasselblad moyen format et, souvent, j’utilise différentes expositions pour une seule et même photographie. Je retouche et étalonne les images moi-même, comme un peintre minutieux.”
Un projet autobiographique
Dans sa série The Lonely Man, l’artiste explore sa relation avec son père lorsqu’il était enfant. Une relation caractérisée par “un labyrinthe de raids de police, d’armes, de drogues, de violence et, pour finir, la rédemption”. Ainsi, les images du projet présentent une chambre d’enfant ou l’intérieur d’une maison familiale.
Étant donné qu’il crée de toutes pièces les toiles de fond, le photographe a la possibilité de recréer les ambiances qu’il a en tête, au détail près. C’est une véritable histoire que le photographe a voulu raconter à travers cette série, la descente aux enfers d’un homme, dont son fils est le témoin direct. Le rendu final est en effet très cinématographique, les images apparaissant presque tirées d’un film.
S’il n’est pas le premier photographe à construire ainsi ses décors, sa démarche reste pour le moins remarquable, d’autant plus qu’il porte son projet seul, quasiment d’un bout à l’autre. Sur son compte Instagram, l’artiste partage les coulisses de son travail de photographe/menuisier/décorateur, ainsi que des timelapses qui documentent ses processus de création.
Vous pouvez retrouver le travail de Nicky Hamilton sur son site personnel, ainsi que sur son compte Instagram.
