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“Mon rêve, être la photographe de l’OL” : rencontre avec Laura Jonin

“Mon rêve, être la photographe de l’OL” : rencontre avec Laura Jonin

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© Laura Jonin

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Par Lucie Bacon

Publié le

"Le sport transmet aussi beaucoup d’émotions, des joies comme des désillusions, ce sont des images fortes à capturer."

Photographe pour l’instant amatrice, passionnée de football, Laura Jonin compte bien se faire sa place parmi les grands du côté de la région lyonnaise. Elle nous raconte sa passion pour l’OL héritée de son père, les entraînements chauds avant les derbies et la nouvelle génération des Gones.

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Konbini | Peux-tu nous parler de ta passion pour la photographie ?

Laura Jonin | Ce qui me plaît dans la photographie, c’est le fait de raconter des histoires et d’immortaliser un moment. Quand je pars en voyage, je prends tout un tas de photos, car même si on dit que nos souvenirs sont dans la tête, les photos peuvent nous aider à nous remémorer précisément certains souvenirs.

Il y a aussi le côté artistique. J’essaie toujours de faire mon maximum pour bien composer mes photos. Pour du portrait ou du paysage, c’est plus facile ; pour la photographie sportive, ce n’est pas toujours évident, mais j’essaie.

© Laura Jonin

En ce qui concerne la photographie sportive, j’aime me focaliser sur l’action et capter les mouvements. Par exemple, j’aime beaucoup cette photo de Zachary Brault en pleine course, on dirait presque qu’il vole. Je trouve que cela retranscrit bien la fluidité du mouvement de la conduite de balle.

Le sport transmet aussi beaucoup d’émotions, des joies comme des désillusions, ce sont des images fortes à capturer. Comme cette image de joie après une qualification en Youth League de Titouan Thomas, qui enlace Romain Segui, ancien préparateur physique des U19 de l’OL.

© Laura Jonin

Comment as-tu commencé la photographie ?

J’ai toujours été attirée par l’image au sens large du terme (photo, dessin, etc.). Adolescente, je prenais en photo un peu tout et n’importe quoi avec un petit appareil photo bridge. Je lisais aussi pas mal de magazines sur la photographie mais je n’avais pas le matériel adéquat qui m’aurait permis de progresser à ce moment-là. J’ai eu mon premier boîtier reflex il n’y a pas si longtemps que ça, il y a quatre ans environ.

Même si je n’ai pas pu appliquer tout de suite ce que j’apprenais dans les magazines, j’ai gardé en tête cette idée de composition des photos. C’est vraiment quelque chose que l’on peut appliquer peu importe le matériel que l’on a à sa disposition. Je n’ai suivi aucune formation, je suis totalement autodidacte et je m’inspire de ce que l’on peut trouver sur les réseaux sociaux, notamment Instagram.

“Je suis tombée amoureuse de l’OL. Forcément, c’était la belle époque, Lyon était champion, l’OL était l’équipe de cette décennie, elle m’a fait vivre tellement d’émotions.”

Et comment en es-tu arrivée au foot ?

Le football, c’est une véritable passion que mon père m’a transmise. Mes premiers souvenirs remontent à l’Euro 2000, j’avais 7 ans. Je ne regardais que l’équipe de France à cette période-là, et petit à petit, mon père a commencé à me faire regarder des matches de Ligue des champions. Je me souviendrai longtemps de cette date du 13 avril 2005. L’OL rencontrait le PSV Eindhoven, le fameux “il y avait penalty sur Nilmar”.

C’est ce jour-là que je suis tombée amoureuse de l’OL. Forcément, c’était la belle époque, Lyon était champion, l’OL était l’équipe de cette décennie, elle m’a fait vivre tellement d’émotions. Je collectionnais aussi bien les maillots et les écharpes que les magazines et les journaux, notamment les unes de L’Équipe. Je collais certaines des photos dans des carnets. Je cherchais aussi les photos de match sur Internet, et c’est comme ça que mon intérêt pour la photographie sportive a commencé à grandir.

© Laura Jonin

Lors de la saison 2017-2018, il y a eu le derby contre Saint-Étienne au mois de novembre. J’ai voulu aller à l’entraînement d’avant derby, et il y avait le match de CFA ce jour-là. C’est là que tout a commencé : j’ai fait quelques photos du match, et surtout de l’entraînement, où les supporters sont arrivés en masse, avec des fumigènes, l’ambiance était assez chaude. En faisant le tri de mes photos, j’étais plutôt ravie de ce que j’avais fait, mais je me suis dit qu’il fallait qu’elles servent à quelqu’un, des blogs par exemple.

J’ai d’abord collaboré avec Social Gones, puis avec le Libéro Lyon. J’ai commencé alors à suivre de plus en plus les jeunes de l’OL, notamment l’équipe réserve qui joue en National 2, courant 2018. En 2019, j’ai voulu monter un peu plus haut, j’ai fait des demandes d’accréditation pour photographier des matches de Coupe de France pour le Libéro Lyon, ainsi que quelques matches de Youth League. Pouvoir shooter au Groupama Stadium a été un grand moment, j’ai eu le sentiment d’avoir réalisé mon rêve, et c’est maintenant devenu un objectif de carrière pour moi, de devenir photographe professionnelle.

Qu’as-tu ou qui as-tu préféré photographier ?

Je ne saurais pas choisir entre le fait d’avoir photographié la réserve et les professionnels de l’OL. Le fait d’avoir shooté la réserve de l’OL m’a permis d’avoir plus de “proximité” avec les joueurs. Ils sont toujours friands de photos pour les utiliser sur leurs réseaux sociaux, et ça me fait gagner en visibilité également. Mais pouvoir le faire dans un stade plein et magnifique comme le Groupama Stadium, ça n’a pas de prix. Je donnerais tout pour pouvoir le faire à nouveau.

Aujourd’hui, la photo c’est 100 % de ton activité ou tu fais autre chose à côté ?

La photographie n’est qu’une passion, je n’en vis pas. Je suis développeuse Web à temps plein, mais à terme, j’aimerais consacrer beaucoup plus de temps à la photographie et que ça devienne mon activité principale.

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À quoi ressemble ton quotidien de photographe de sport ?

Depuis la fin de l’été, j’ai repris un peu du service. Un nouveau média lyonnais, Lyon Sports Actu, s’est lancé et les journalistes qui l’ont créé ont fait appel à moi pour que je sois leur photographe. Cela m’a fait énormément plaisir que mon travail soit reconnu par des professionnels.

C’est un projet qui a énormément de potentiel et qui m’intéresse beaucoup, parce qu’à titre personnel, je vais voir énormément de sports différents donc cela va permettre d’améliorer ma technique de photo.

“J’aurais aimé être dans le milieu il y a deux ou trois ans, à l’époque où il y avait encore Lacazette, Tolisso, Umtiti et Fekir.”

Donc mon quotidien de photographe de sport commence en général le soir, après le boulot, quand on se rend sur les événements avec les journalistes de Lyon Sports Actu et je leur fournis les photos. Je sais que c’est énormément de travail en plus de mon boulot à temps plein, mais c’est ce que j’aime faire par-dessus tout, et c’est dans ces moments-là que je me fais vraiment plaisir.

Qu’espères-tu pouvoir réaliser à l’avenir ?

Mon rêve ultime, ce serait d’être la photographe de l’OL, mais j’ai encore beaucoup à apprendre pour me perfectionner. J’aurais aimé être dans le milieu de la photographie il y a deux ou trois ans, à l’époque où il y avait encore Lacazette, Tolisso, Umtiti et Fekir à l’OL, mais on a une belle génération de jeunes joueurs qui arrivent avec Cherki, Bard et surtout Caqueret.