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À La Nouvelle-Orléans, une base militaire prend des airs de fin du monde

À La Nouvelle-Orléans, une base militaire prend des airs de fin du monde

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Par Lisa Miquet

Publié le

À travers ses clichés aux lumières lugubres, Hellena Burchard façonne un univers digne d’un film de science-fiction. 

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Alors qu’elle était en voyage de l’autre côté de l’Atlantique dans la ville de La Nouvelle-Orléans, afin d’y découvrir la culture jazz et surtout une Amérique loin des grandes villes, Hellena Burchard a découvert par hasard une ancienne base militaire. Appareil en poche, elle a décidé d’immortaliser ce lieu atypique dans une série d’images intitulée Remnants (“Vestiges” en français). De retour en France, elle nous raconte cette rencontre étonnante :

“J’étais avec mon ami Sky et durant la journée on avait remarqué cet édifice qui côtoyait une base navale et bordait le Mississippi. On le voyait de loin et on pensait que l’accès était interdit, c’est là qu’on a choisi d’y retourner de nuit.”

Alliant le geste à la parole, la photographe est donc retournée sur les lieux à la nuit tombée. L’endroit était désert et l’ambiance sombre et hors du temps :

“L’atmosphère était complètement irréelle, j’imagine que ça fait la même impression quand on découvre une épave sous-marine. Nous sommes arrivés et mes amis étaient quelques mètres devant moi pendant que je prenais mes premières photos.
 En les suivant j’ai cru voir une silhouette en hauteur, je me suis rapprochée, c’était bien quelqu’un ! C’est comme ça que nous avons rencontré notre éclaireur. Par la suite, la plupart des gens que nous avons rencontrés étaient là pour finir de dénuder la base militaire, récupérer du cuivre ou d’autres éléments encore présents et utilisables. Une grosse arrestation a eu lieu peu de temps après notre départ, nous avons eu peur d’en être la cause, mais plus tard on a appris que ce n’était qu’une coïncidence.”

Cette étonnante lumière grise orangée rend les images difficiles à contextualiser : on ne sait pas si elles ont été prises de jour ou de nuit. L’architecture, la brume et l’immensité du lieu nous plongent dans une atmosphère de fin du monde. La photographe nous explique les dessous de cette ambiance dystopique :

“Cette série a été faite de nuit, de 23 h à 5 h environ, la brume condensée par le Mississippi et les lumières qui éclairent la base navale sont a l’origine de ces halos qui donnent à l’espace un aspect si flottant. Je me tourne de plus en plus vers des prises de vue de nuits pour mes images personnelles, parce que ça correspond plus à ma façon de déambuler dans les espaces et de découvrir les choses. J’aime l’isolement et la concentration que me procure la nuit. J’utilise des temps de pauses longues et je monte les ISO, ça me permet de retranscrire la temporalité et l’intensité de l’expérience vécue.”

Une balade visuelle dans un lieu peu connu, à découvrir en images.

Vous pouvez retrouver le travail d’Hellena Burchard sur son site personnel.