Rencontre : Ardif, le street artist qui orne les rues de Paris de ses animaux mécaniques

Rencontre : Ardif, le street artist qui orne les rues de Paris de ses animaux mécaniques

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Par Lisa Miquet

Publié le

Vous avez sûrement déjà croisé les collages d’Ardif au coin d’une rue. Rencontre avec le street artist.

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Ardif dessine d’étranges créatures, mi-organiques mi-mécaniques, qu’il colle dans les rues de France et de Navarre. Il a commencé à investir l’espace public il y a peu et ses dessins s’installent de plus en plus dans notre paysage urbain.

Architecte de formation, l’artiste vit aujourd’hui sa passion à plein temps. Nous lui avons posé quelques questions pour découvrir qui se cache derrière ces collages intrigants.

Cheese | Peux-tu te présenter ?

Ardif | Ardif, je suis street artist parisien depuis deux ans. Je fais du collage dans les rues de Paris et ailleurs dans le monde. J’ai développé un thème autour des “mechanimals”, des dessins qui mélangent monde animal, mécanique et architectural.

Comment as-tu commencé à dessiner des animaux ?

J’ai démarré cette série en juin 2016, un peu par hasard. J’ai réalisé mon premier dessin durant une séance de croquis banale, posé dans un parc. J’ai commencé à dessiner un chat que j’ai arrêté à moitié pour créer ensuite une partie mécano-architecturale.

J’ai trouvé ça sympa et j’ai décliné ce principe sur un rhino, puis un poisson, puis un cerf… Une fois que la série était là, je me suis dit qu’il y avait un concept et une identité alors j’ai commencé à coller mes dessins dans la rue.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de t’exprimer dans la rue ?

J’ai toujours été attiré par la forme d’expression qu’est le street-art. J’aime le fait de pouvoir proposer des créations dans la rue de manière spontanée et imprévue. Je me suis lancé quand j’ai eu le sentiment d’avoir trouvé mon style et une identité visuelle.

Après réflexion, je crois que les attentats à Paris m’ont aussi marqué. J’ai eu l’impression que des personnes s’attaquaient à la liberté d’expression et au droit d’investir la rue. De fait, ça a exacerbé mon désir de m’approprier l’espace urbain.

Quelles sont tes inspirations ?

Mes inspirations sont assez variées : dans le domaine du street-art, des artistes comme Roa ou Ludo ont été des sources premières d’inspiration. Je m’alimente de beaucoup de références en BD comme Schuiten et Moebius, ou en cinéma avec l’univers de Miyazaki. Il y a aussi l’architecture, car j’ai eu l’occasion d’étudier des utopistes comme Constant ou Lebbeus Woods, mais aussi le théâtre de rue avec Les Machines de l’île de Nantes.

Est-ce que tu souhaites faire passer un message à travers tes œuvres ?

J’aime bien l’idée que le street-art offre à chacun l’envie d’interpréter l’œuvre à sa manière. Après, mon but premier est d’emmener l’observateur dans mon univers mécano-architectural par le biais d’une figure animale familière.

J’aime que les personnes s’imaginent qu’il s’agit de robots, d’êtres hybrides venus de deux mondes différents et non liés. Je cherche aussi à trouver cet équilibre entre les deux thèmes de mon dessin. Développer le progrès technique et humain est indispensable, mais il ne faut pas le faire au détriment du patrimoine naturel.

Enfin, parler des animaux est aussi une manière de témoigner de la diversité des espèces alors que l’on vit actuellement une sixième extinction de masse.

Quels sont tes projets pour la suite ?

J’ai plusieurs projets à venir, notamment une exposition solo au Lavo//matik en septembre. Sinon, j’ai envie de faire évoluer ma technique pour pouvoir faire des murs de plus en plus grands. Passer à la peinture grand format pour faire des œuvres plus durables et imposantes que le collage. Pour finir, mon but serait de faire voyager mon travail et de découvrir de nouveaux lieux grâce au street-art.
 

Vous pouvez suivre le travail d’artiste sur son compte Instagram.