Un photographe pervers ajoute une clause d'”excitation sexuelle” dans ses contrats

Un photographe pervers ajoute une clause d'”excitation sexuelle” dans ses contrats

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© Pablo Guerrero/Unsplash

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Par Lise Lanot

Publié le

Le sordide contrat a été partagé sur Instagram, afin d'alerter les mannequins amenées à collaborer avec le photographe.

Le 14 septembre dernier, la mannequin Emily Ratajkowski publiait un long et bel essai intitulé “Buying Myself Back: When does a model own her own image?”. Elle y rapportait les faits d’un viol qu’elle aurait subi en 2012, alertait le lectorat quant aux difficultés vécues par de nombreuses jeunes mannequins et questionnait son droit à l’image. Son texte a été massivement partagé et a fait l’objet de nombreuses discussions. Malgré les accusations récurrentes envers des photographes ces dernières années, le #MeToo de la mode peine à prendre son envol. Des affaires éclatent ponctuellement, souvent via des comptes spécialisés, signalant les vices du milieu.

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Fin octobre, le compte Instagram “Creeps and Where to Find Them” (“Les pervers et où les trouver”) partageait justement le contrat tout à fait sordide édité par un photographe amateur australien. Ce dernier demandait à ses modèles (toutes des femmes) de consentir à ce qu’il “soit présent (s’il le désire)” pendant qu’elles se changent et de bien “le laisser [les] aider comme il le souhaite”. Les mannequins devaient également consentir à “accepter que le photographe [les] touche n’importe où, comme il le veut, pour assurer les meilleures poses”.

Le contrat partagé sur Instagram pour alerter les mannequins australiennes. (© Creeps and Where to Find Them)

Les troisième et quatrième clauses allaient encore plus loin. Les jeunes femmes devaient “accepter et reconnaître qu’il y aura des temps d’excitation sexuelle de l’une ou des deux parties et comprendre et autoriser le désir pour [elles] de toucher le photographe ou d’être touchée[s] par le photographe”. Enfin, elles devaient consentir à participer à toute activité sexuelle s’il [le leur] demand[ait] tant qu’[elles se sentaient] à l’aise avec cette idée”. Le photographe souhaitait ainsi assurer ses arrières, affirmant que si relations sexuelles il y avait, c’était forcément parce que les modèles étaient consentantes.

Le contrat abusif et indécent stipulait également que la modèle “renon[çait] à [ses] droits, réclamations et intérêts pour contrôler l’usage de [son] identité ou de [son] image dans les photos”, laissant au photographe “tous les droits d’exposer ce travail en version imprimé ou numérique, de façon publique ou privée”. Cette cession de droits est très courante pour les mannequins. Elle les empêche, à l’instar des affaires rapportées par Emily Ratajkowski, de gérer le parcours de diffusion de leur image.

Images floues et massages gratuits pour les femmes

Les réseaux sociaux de l’homme sont toujours actifs aujourd’hui. Dans sa biographie Instagram, il est écrit qu’il est à la recherche de mannequins et maquilleuses pour “après le confinement”. Son profil est rempli de photos de très jeunes femmes, dont une mineure. Les images sont pour la plupart floues et coupent souvent les visages des modèles.

Le Daily Mail ajoute qu’il est propriétaire d’un salon de massage. Le compte Instagram du “salon” précise que, pour les femmes, le premier massage est gratuit. Une fois la photo du contrat diffusée sur les réseaux, le photographe pervers vivant à Melbourne a assuré ne plus utiliser ce contrat – avouant de fait l’avoir utilisé par le passé. Les réseaux du “creep” sont désormais inondés de messages le dénonçant à la police australienne.

<em>“Ton contrat est absolument dégueulasse.”/”Je ne l’ai pas utilisé depuis des mois, j’utilise désormais un contrat standard.”</em> (© Creeps and Where to Find Them)