Les (ph)autos vintage de Langdon Clay capturent l’essence du New York des 70’s

Les (ph)autos vintage de Langdon Clay capturent l’essence du New York des 70’s

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Par Florian Ques

Publié le

Au volant de sa dernière exposition sobrement intitulée Cars pour la Polka Galerie, le New-Yorkais Langdon Clay nous immerge dans la face cachée de la Grosse Pomme à travers un modèle atypique : l’automobile des années 1970.

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New York, la nuit. Aux antipodes de la mégalopole hyperactive aux artères surpeuplées que l’on connaît actuellement, la Big Apple sous l’objectif de Langdon Clay baigne dans un calme déconcertant. Un fait pas si étonnant que cela quand on prend conscience que le photographe, un New-Yorkais pure souche, a réalisé sa série Cars au beau milieu des 70’s.

Son territoire natal était alors bien loin d’être la destination fantasmée des Européens, prenant plutôt des airs de ville fantôme une fois le soleil couché. C’est en tout cas ce dont témoignent ses photos fascinantes qui ont pour point commun un volant, quatre roues et une carrosserie (plus ou moins) luisante.

Plutôt que d’opter pour des modèles humains à la Bruce Davidson, le photographe Langdon Clay jette son dévolu artistique sur une tout autre proie : l’automobile. Pendant trois années consécutives, de 1974 à 1976, il vagabonde dans les rues interminables de la ville et immortalise avec son Leica des voitures de l’époque. Réfutant toute mise en scène, l’artiste est tout de même parvenu à prendre des clichés particulièrement esthétiques avec une alchimie des couleurs qui mérite d’être soulignée. Une chose pas toujours facile à accomplir quand la nuit est tombée.

Des devantures de magasins faiblement éclairées, un ballon de basket-ball tout juste gonflé, une tranche de pastèque quasi rongée… d’infimes détails comme ceux-ci suggèrent subtilement la présence humaine dans la métropole. Au-delà de ça, aucune personne, aucune silhouette n’est présente. Le photographe dépeint New York sous un angle inédit et saisissant. Avec la lumière des lampadaires qui se réverbère sur leur capot, les véhicules photographiés n’en ressortent que davantage. Des monstres de métal imposants, beaux, et surtout représentatifs de leur époque. Les amateurs de bolides reconnaîtront évidemment certains modèles emblématiques, tels qu’une Coccinelle jaune canari et une Chevrolet Caprice à la carrosserie bleu-gris.

Passion pour l’automobile oblige, le photographe a mine de rien collectionné des centaines d’images du même acabit pour n’en sélectionner au final qu’une petite poignée. Certaines sont d’ailleurs actuellement visibles en région parisienne à la fondation Cartier, dans le cadre de l’exposition collective “Autophoto”. Cette dernière interroge le rapport étroit entre la photographie et nos tendres voitures. En parallèle, les images de l’Américain Langdon Clay sont exposées à la Polka Galerie à Paris, du 9 septembre au 5 octobre 2017.

Somme toute, Langdon Clay nous offre une virée nocturne envoûtante, se servant de bagnoles aujourd’hui estampillées vintage et d’arrière-plans colorés pour déconstruire le mythe de “la ville qui ne dort jamais”. Si vous n’êtes pas tout à fait d’humeur à vous déplacer jusqu’à la capitale, ses photos sont compilées dans le livre Cars – New York City, 1974-1976 paru en octobre 2016 aux éditions Steidl.

“Cars” de Langdon Clay, exposition à la Polka Galerie à Paris, du 9 septembre au 5 octobre 2017.