Les photos de Henry Wessel nous plongent dans un polar américain

Les photos de Henry Wessel nous plongent dans un polar américain

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© Henry Wessel

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Par Apolline Bazin

Publié le

C'est la première exposition d'ampleur en France dédiée au photographe américain.

Jusqu’au 25 août, la Maison européenne de la photographie consacre une rétrospective à Henry Wessel, artiste peu méconnu en France mais dont les œuvres font partie des collections de prestigieux musées américains. Placée sous le soleil noir du polar – car Wessel est grand amateur du genre sombre au cinéma –, “A Dark Thread” est divisée en trois parties et propose une narration originale.

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“Incident No.6”. (© Henry Wessel/courtesy Pace/MacGill Gallery, New York)

Incidents photographiques

La première partie nommée “Incidents” propose une entrée en matière insolite dans la vision du photographe. Henry Wessel attendait au moins un an, voire plus, avant de regarder ses clichés et les trier.

La rétrospective s’ouvre avec une sélection de photos prises entre 1968 et 2009, présentées sans aucune indication temporelle, ce qui brouille tous les repères spatio-temporels. On croit naviguer dans un seul roman-photo ou bien avoir l’aperçu d’un Hitchcock. Même sur les photos sans figure humaine, l’œil cherche la trace d’un message codé ou de l’indice d’un crime.

“Incidents No.2”. (© Henry Wessel/courtesy Pace/MacGill Gallery, New York)

Lumière sur la Californie nocturne

Wessel se pose un peu après avoir sillonné les États-Unis. C’est la lumière pleine et chaleureuse qui le pousse à s’installer à San Francisco en 1969. La deuxième partie de l’exposition, “Sunset Park”, est une collection d’instants nocturnes pris dans son lotissement.

L’argentique restitue des halos de lumière qui semblent légèrement hors norme, comme si le photographe surprenait un moment nocturne surnaturel chez ses voisins.

“Night Walk No. 5, Sunset Park”, 1998. (© Henry Wessel/courtesy Pace/MacGill Gallery, New York)

Un fil d’Ariane noir

Là où souvent les expositions nous laissent avec quelques citations, on peut découvrir à la MEP une approche de la photo et une philosophie de l’image très aboutie. “Photographier, c’est quelque chose de très spirituel car tout à coup, on voit à quel point tout est cohérent et interconnecté”, peut-on lire sur un mur.

La dernière partie de l’exposition, “A Dark Thread”, est présentée pour la toute première fois sous cette forme : Henry Wessel avait demandé à trois écrivains de composer des nouvelles à partir de ses images, on peut donc trouver des textes mis à disposition des visiteur·se·s. Et pour prolonger le (road) trip du mystère policier, le musée a organisé “Fil noir“, une exposition sur l’esthétique du film noir à partir de sa collection.

“California”, 1977. (© Henry Wessel/courtesy Pace/MacGill Gallery, New York)

“Santa Monica”, Californie, 1989. (© Henry Wessel/courtesy Pace/MacGill Gallery, New York)

“San Francisco”, 1974. (© Henry Wessel/courtesy Pace/MacGill Gallery, New York)

“Incidents No.5”. (© Henry Wessel/courtesy Pace/MacGill Gallery, New York)

“Pasadena, Californie”, 1974. (© Henry Wessel/courtesy Pace/MacGill Gallery, New York)

“Henry Wessel: A Dark Thread”, exposition du 5 juin au 25 août 2019 à la Maison européenne de la photographie (Paris).