Plongée au cœur du Paris des années 50 à travers les photos de Willy Ronis

Plongée au cœur du Paris des années 50 à travers les photos de Willy Ronis

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Par Lisa Miquet

Publié le

Il a sillonné Belleville et Ménilmontant pendant des décennies, le 20e arrondissement de Paris lui rend hommage aujourd’hui à travers une exposition d’exception.

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Figure iconique de la photographie française, Willy Ronis s’inscrit dans une photographie dite humaniste, qui vise à capturer l’homme tel qu’il est dans son quotidien. Maître du cadrage et de la lumière, il parvient à sublimer des petits riens qui font une vie mais aussi à mettre en images des moments historiques majeurs, comme le défilé de la victoire du Front populaire en 1936.

Toutefois, ses photos les plus connues restent celles d’instants anecdotiques au détour d’une rue. En 1947, Willy Ronis découvre les quartiers de Belleville et Ménilmontant, des lieux connus de tous les Parisiens aujourd’hui, mais particulièrement enclavés à l’époque. Le village était ignoré du reste de Paris, si bien que la bourgeoisie avait peur de s’y aventurer comme le raconte le photographe : “C’était les Apaches, on n’y allait pas“.

Et pourtant, Willy Ronis tombe totalement amoureux de ce quartier vallonné à la lumière si singulière. En immersion, il fréquente le XXe arrondissement, s’arrête dans les bistrots, les ateliers, les commerces à la rencontre de ceux qui y vivent. Il photographie alors le quotidien modeste des enfants, ouvriers, artisans et passants du quartier. Des images sensibles et pleines d’humanité.

Belleville Ménilmontant a été une belle aventure. Cela n’a pas été l’aboutissement d’une volonté clairement exprimée dans ma tête. Cela a été un coup de foudre […]

J’ai vécu à Belleville des bonheurs personnels et des bonheurs photographiques, pour moi cela ne fait qu’un, c’est le bonheur tout court”.

En 1954, il publie Belleville Ménilmontant un ouvrage qui célèbre le village de l’Est parisien, une manière de rendre hommage à ces rues qu’il a tant foulées et aimées. En 1983, il décide de faire don de l’ensemble de son œuvre à l’État français.

Deux ans plus tard, il réalise six albums photo, une forme de “testament photographique” qui permet de retracer sa carrière, collection d’autant plus précieuse depuis la mort de l’artiste en 2009. Depuis le 27 avril et jusqu’au 29 septembre 2018, ces albums inédits sont exposés au grand public en plein cœur de Belleville. S’il a su célébrer ces rues pendant des décennies, c’est à présent au quartier de lui rendre hommage.