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Les portraits sensuels et monochromes de Nicolas Gavino

Les portraits sensuels et monochromes de Nicolas Gavino

Image :

© Nicolas Gavino

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Par Dounia Mahieddine

Publié le

Le photographe Nicolas Gavino immortalise ses proches dans une série de portraits en noir et blanc, et explore les thèmes de la féminité, la mort et la sexualité.

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À travers des courbes charnelles, le photographe français Nicolas Gavino saisit avec intensité l’alchimie des corps, entre amis et amants, dans une série d’images en noir et blanc. Il nous transporte dans l’insouciance de la jeunesse, dans un mélange d’érotisme et de sensibilité avec une petite touche dramatique.

L’artiste explique à Open Minded s’intéresser à la nudité et à la mort sans pour autant tomber dans la vulgarité. Il rend toute notion de perfection complètement insensée, raison pour laquelle il a utilisé à ses débuts un Polaroid, quitte à ce que les compositions ne soient pas parfaites. Influencé par la finesse et la noirceur du travail de Dirk Breackman, il trouve un côté désespéré au grain argentique. Il raconte dans une interview à 10Point15 :

“J’ai commencé par le graphisme. Puis, j’ai eu une grande période graffitis, et s’en est suivi un long passage à vide durant lequel je me suis intéressé sérieusement aux filles, à l’érotisme, à la sexualité, à la pulsion de mort. Je suis monté à Paris et là-bas j’ai rencontré des mecs dont le quotidien consistait concrètement à draguer des filles dans la rue. Avec eux donc, j’ai commencé à apprendre ce jeu de la séduction, observer ce qui fonctionne et au contraire ce qu’il vaut mieux éviter.

Au début, je suis tombé dans le piège de faire juste des images de jolies filles. Et puis, j’ai décidé d’appuyer là où j’avais peur d’aller, et de me permettre davantage de liberté. On a commencé à se mettre en scène nus dans des situations qui n’ont rien à voir avec la sexualité, je trouve ça beaucoup plus intéressant aujourd’hui. J’utilise le noir et blanc car il homogénéise l’image et agit comme un écran. L’imaginaire de chacun s’ouvre alors à un champ d’idées et de fantasmes infini.”

Maniant le crayon aussi bien que son appareil photo, l’artiste cherche en permanence à projeter une légère forme de destruction et de fusion dans ses dessins comme dans ses photos. Dans une baignoire, sous les jupes des filles ou bien sur une table de billard, Nicolas Gavino nous plonge avec délicatesse dans le quotidien mystérieux, quelquefois provocateur mais doux de son groupe d’amis.

Vous pouvez aussi suivre l’artiste sur Instagram et Facebook.