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Prix Bayeux-Calvados 2017 : le conflit sud-soudanais vu par Adriane Ohanesian

Prix Bayeux-Calvados 2017 : le conflit sud-soudanais vu par Adriane Ohanesian

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Farida, 7, takes down dried clothes that hang on the outer fence of the United Nations Protection of Civilians Site that currently house over 30,000 displaced people in Wau, South Sudan, July 29, 2016.

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Par Lisa Miquet

Publié le

Partie documenter la situation au Soudan du Sud, Adriane Ohanesian a couvert l’une des plus grandes crises de réfugiés. Ses images, exposées dans le cadre du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, nous ont coupé le souffle par leur beauté et leur justesse.

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Depuis plus de vingt ans, la ville de Bayeux et le Conseil départemental du Calvados s’associent pour rendre hommage aux journalistes de guerre, qui nous informe chaque jour au péril de leur vie. À cette occasion, nous avons pu découvrir le travail d’Adriane Ohanesian qui s’est rendue au Soudan du Sud pour couvrir la situation de crise.

Né seulement en 2011, le pays, créé à la suite d’une longue guerre civile, est le plus jeune de la planète. Son indépendance semblait être un premier pas vers la paix. Pourtant, après quelques mois d’accalmie, les tensions avec le Soudan ont repris de plus belle, atteignant un niveau critique qui a entraîné l’effondrement de la nouvelle nation.

Depuis, les forces gouvernementales et les rebelles opèrent en toute impunité, laissant les organisations internationales totalement impuissantes et dans l’incapacité de protéger les populations : les soldats du gouvernement ont pillé les stocks alimentaires des Nations Unies et ont même commis des attaques visant directement les diplomates ou du personnel de l’ONU. Après quatre ans de conflit, le territoire est devenu une zone de non-droit, obligeant près de 2 millions de Sud-Soudanais à fuir vers l’Ouganda, devenu aujourd’hui le plus grand site de réfugiés au monde. Au sein du pays, deux autres millions de personnes tentent de survivre, malgré les risques dus au conflit, particulièrement meurtrier.

La plus grande crise africaine depuis le génocide rwandais

Adriane Ohanesian s’est rendue sur place régulièrement depuis 2011. Elle met en images la violence du conflit et nous montre le quotidien des Sud-Soudanais, empêtrés dans cette guerre inter-ethnique. Face à la violence, à la famine, aux problèmes sanitaires ou d’accès à l’eau potable, elle photographie les difficultés d’une population qui doit survivre au milieu de l’horreur.

Plus qu’elles ne montrent, ses images suggèrent l’atrocité de la guerre. Avec des cadrages soignés, des chromies travaillées, elle humanise chacun de ses clichés sans jamais glisser vers l’ostentatoire ou le sensationnel. Sa maîtrise de l’image est telle qu’on se peut demander si son travail n’esthétise pas d’une certaine manière le conflit, mais cette réflexion est rapidement éclipsée par un travail journalistique sans concession et des images rigoureusement légendées. Il ne fait aucun doute que ses photos informent le spectateur, avec pudeur et efficacité.

À moins de 30 ans, Adriane Ohanesian nous ouvre une fenêtre sur l’actualité internationale et sur un conflit trop peu médiatisé, pourtant considéré comme la plus grande crise africaine depuis le génocide rwandais.

Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, du 2 au 8 octobre 2017 à Bayeux. Vous pouvez retrouver le travail d’Adriane Ohanesian sur son site personnel ou encore son compte Instagram.

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