Prix Pulitzer 2019 : des photos sur la guerre au Yémen et les migrants récompensées

Prix Pulitzer 2019 : des photos sur la guerre au Yémen et les migrants récompensées

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© Lorenzo Tugnoli

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Par Lise Lanot

Publié le

Cette année, les prix photos décernés par le jury Pulitzer mettent en avant les sinistres situations yéménites et sud-américaines.

Ce lundi 15 avril, le comité Pulitzer a récompensé de ses prestigieux prix les reportages journalistiques (écrits, dessinés, photographiés) particulièrement marquants de l’année écoulée.

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Les deux récompenses consacrées au photojournalisme, Feature Photography [la photo d’article de fond, ndlr] et Breaking News Photography [la photo d’actualité, ndlr], ont respectivement été attribuées à des séries sur la famine au Yémen, résultat de la guerre civile qui y sévit, et sur les caravanes de migrants sud-américains et centraméricains se dirigeant vers les États-Unis.

Marwan Hareb Mohammed Abdullah, 10 ans, se fait mesurer dans une clinique d’Aslam, au Yémen. Elle souffre de malnutrition mais elle ne sera pas hospitalisée à cause de son âge. Dans les familles, les filles sont souvent les dernières à être nourries. 31 décembre 2018. (© Lorenzo Tugnoli/Prix Pulitzer 2019)

Pour le Washington Post, Lorenzo Tugnoli a couvert la guerre yéménite et la catastrophe humanitaire qu’elle a entraînée, notamment la situation de famine qui touche durement la population. Les images du photographe italien sont difficiles à soutenir, tant leur “beauté et [leur] composition entrelacent leur caractère dévastateur”, précise le comité Pulitzer. Prises sur les lignes de front ou à l’intérieur d’hôpitaux, elles présentent des enfants entre la vie et la mort, des civils dont la guerre est le quotidien et des soldats mutilés.

Taif Fares tente de reprendre sa respiration dans le service de soins intensifs de l’hôpital d’al-Sadaqa à Aden, au Yémen, le 21 mai 2018. Elle est née avec un trouble cardiaque et avait besoin de soins continus. Elle est morte quelques jours après que cette photo a été prise. (© Lorenzo Tugnoli/Prix Pulitzer 2019)

Un récit saisissant de l’immigration américaine

En ce qui concerne les images d’actualité, c’est l’équipe de l’agence de presse Reuters qui a été distinguée pour son “récit visuel éclatant et saisissant de l’urgence, du désespoir et de la tristesse des migrants qui traversent le continent américain, du sud ou du centre, jusqu’aux États-Unis”.

Les photoreporters ont suivi les centaines de milliers de réfugiés tentant de traverser la frontière entre le Mexique et les États-Unis, chose devenue de plus en plus compliquée tant la politique migratoire du président américain se durcit.

Les deux séries mettent ainsi en exergue les atrocités de la guerre et les conséquences horrifiques des conflits concernant frontières et territoires. Tandis que les enquêtes écrites récompensées étaient à charge contre le président Donald Trump, espérons que les souffrances émanant des images victorieuses feront elles aussi leur chemin jusqu’au bureau Ovale.

Une caravane de migrants provenant d’Amérique centrale se dirige vers Tapachula depuis Ciudad Hidalgo, après avoir traversé la frontière entre le Guatemala et le Mexique, sur la route pour les États-Unis, le 21 octobre 2018. (© Adrees Latif/Reuters/Prix Pulitzer)

Abdullah Abdul Wahed Mansour, à droite, se tient, aux côtés de ses camarades, sur les lignes de front d’une région appelée al Zunuj, sur le versant nord de l’ancienne ville de Taiz. Il a perdu une jambe dans une explosion d’une mine antipersonnel, il y a deux ans. La ligne de front qui entoure la ville n’a pas beaucoup bougé depuis ces deux dernières années. Des coups de feu sporadiques sont échangés, mais aucun des deux côtés n’essaie vraiment de gagner du terrain. (© Lorenzo Tugnoli/Prix Pulitzer 2019)

Ayesha Ahmed, 3 ans, est en sous-nutrition sévère et pèse moins de 1,4 kg. Sa famille a été expulsée par une offensive militaire sur la côte ouest du Yémen. De nombreux combats ont eu lieu dans leur village, Tahonan, à la frontière entre Hodeida et Taiz. Des infirmières s’occupaient d’Ayesha mais il n’y avait pas de médecins dans l’hôpital d’al-Sadaqa à Aden, le 15 mai 2018. (© Lorenzo Tugnoli/Prix Pulitzer 2019)

Un coq passe à côté du cadavre d’un membre du gang Barrio-18 à San Pedro Sula, au Honduras, le 28 septembre 2018. (© Gotan Tomasevic/Reuters/Prix Pulitzer)

Une petite fille qui “voyage” avec une caravane de milliers de migrants partie d’Amérique centrale jusqu’aux États-Unis serre ses effets personnels contre elle, sur le chemin entre Mapastepec et Huixtla, au Mexique, au lever du soleil, le 24 octobre 2018. (© Adrees Latif/Reuters/Prix Pulitzer)

L’agent des patrouilles frontalières américaines Marcelino Medina cherche du regard d’autres migrants tandis qu’il appréhende un homme et une femme pour traversée illégale de la frontière américaine depuis le Mexique à côté de McAllen au Texas, le 2 mai 2018. (© Adrees Latif/Reuters/Prix Pulitzer)