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Quand la photo part en quête de la beauté dans le visage des défigurés

Quand la photo part en quête de la beauté dans le visage des défigurés

Image :

(Crédits image : Cyril Caine Photography)

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Par Théo Chapuis

Publié le

Un photographe et un chirurgien plastique

Un autre artiste, photographe celui-là, a décidé d’aborder ces questionnements avec le professeur Bernard Devauchelle, chef du service de Chirurgie Maxillofaciale du CHU d’Amiens. En 2005, assisté de Sylvie Testelin et Benoît Lengelé, le médecin réalise alors la première greffe partielle du visage sur une jeune femme défigurée par son chien.
Autant dire que le professeur, véritable star de la chirurgie faciale, en connaît un rayon question esthétique. Voilà pourquoi c’est donc dans son service que le photographe Cyril Caine a décidé de discrètement s’installer, afin de tirer un portrait cru et sans merci des défigurés qui le peuplent.
“Powerful Portraits”, c’est en ces termes que Huh magazine et Feature Shoot décrivent cette prenante série photo qui remonte à 2010. Et ça fait sûrement plaisir à leur auteur, qui évoque les peintres Matthias Grünewald et Albrecht Durer.
Pour Feature Shoot, il raconte :

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La première fois que j’ai rencontré l’un de ces défigurés, j’ai immédiatement pensé au Retable d’Issenheim [de Matthias Grünewald, ndlr] ; le visage de cette personne était irréel et c’est ce qui était fascinant.

Discerner l’âme

Après avoir plus longuement approché ces gueules-cassées, s’être plongé dans la contemplation de leurs traits, Cyril décide d’accomplir une série photo artistique, “et non pas concentrée sur l’aspect médical”. Ce qui l’intéresse, sous les traits distordus, les lèvres boursouflées, le front proéminent, la mâchoire cassée ou le nez difforme, c’est la beauté de l’être humain.

Aujourd’hui, on constate que notre société aime les visages ultra-liftés. Pourtant ce sont tous les mêmes. La plupart des gens défigurés se cachent. Ils n’ont pas la moindre vie sociale à cause du look et des mots des “gens normaux”. C’est vraiment dommage.