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Rencontre : l’esprit rebelle de Madonna immortalisé en Polaroid par Richard Corman

Rencontre : l’esprit rebelle de Madonna immortalisé en Polaroid par Richard Corman

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Par Jasmin Hernandez

Publié le

En juin 1983, le photographe Richard Corman a pu suivre une Madonna encore inconnue dans une virée dans New York. Plus de 30 ans plus tard, il revient avec nous sur les clichés qu’il a pris de la future diva.

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En juin 1983, avant de devenir la reine de la pop, Madonna était une jeune femme fonceuse qui prenait toujours le métro et parcourait les rues périlleuses de New York. Richard Corman, jeune photographe ambitieux et ancien apprenti de Richard Avedon, avait reçu la tâche de prendre Madonna en photo pour le film musical Cinde Rella, dans lequel Madonna devait tenir le rôle principal. Ils s’étaient rencontrés, quelques mois auparavant, dans l’appartement de la chanteuse, situé au cinquième étage d’un bâtiment de la East 4th Street, où elle lui avait offert un espresso et un chewing-gum sur un plateau en étain.

Au cours de cette séance photo très 80’s, Corman était venu voir Madonna chez son frère Christopher, où elle s’était habillée dans un style bien à elle : jean troué, bas résilles blancs, T-shirt de l’armée allemande, bracelets cloutés noirs et rouge à lèvres écarlate. Une journée et 66 Polaroid plus tard, Corman avait réussi à saisir la jeune icône, dans un état brut et vulnérable, juste avant sa gloire internationale et la sortie de son premier album… sauf que le projet du film Cinde Rella n’a jamais abouti et les images de Richard Corman sont tombées dans l’oubli.

Trente ans plus tard, le photographe les a miraculeusement retrouvées dans son stock personnel et, avec l’aide de son éditeur NJG Studio, a décidé de publier une monographie en édition limitée intitulée “Madonna 66. Ce beau livre rose de 164 pages comprend le set complet des 66 Polaroid et une reproduction du script de Cinde Rella.

Cheese | Pouvez-vous nous raconter l’histoire de ces Polaroid et comment ils ont refait surface ?

Richard Corman | À ma grande surprise, après avoir cru pendant plus de 30 ans que je les avais perdus, j’ai retrouvé les 66 Polaroid de Madonna. Ils étaient dans mon entrepôt, dans une boîte sans étiquette que j’étais en train de ranger.

Vous avez réussi à saisir l’esprit de Madonna, comme un diamant brut, avant qu’elle ne devienne la reine de la pop. Quelle énergie dégageait-elle à ce moment ?

Sûre d’elle, charismatique, et férocement déterminée !

Comment décrivez-vous son style excentrique et séduisant ?

Elle était originale… À cette époque, je n’avais jamais vu quelqu’un avec le même style. Que ce soit ses cheveux peroxydés aux racines foncées, son rouge à lèvres, ses yeux de chat, son jean déchiré, ses bracelets en caoutchouc, ou son sens de l’humour, son intelligence… La liste est longue.

Votre mère, Cis Corman, était l’une des meilleures directrices de casting d’Hollywood. Elle est la première personne à vous parler de Madonna. Racontez-nous.

Madonna avait passé une audition pour un rôle dans le film de Scorsese : La Dernière Tentation du Christ. Elle n’a pas eu le rôle, mais en tant que jeune photographe qui essayait de monter son portfolio, j’étais toujours à la recherche de personnes intrigantes à photographier. Ma maman a fait en sorte que nous nous rencontrions !

Madonna a toujours été une féministe non-conformiste durant toute sa carrière. Vous étiez-vous rendu compte de son côté féministe à l’époque ?

Il y avait, et il y a toujours, une misogynie effrénée ! Madonna était une force de la nature et il était clair que les principes d’un monde fait pour les hommes ne lui barreraient jamais la route… Elle est si courageuse artistiquement et socialement.

Vous étiez toujours sur le devant de la scène du New York des années 1980, tirant le portrait d’icônes telles que Keith Haring et Jean-Michel Basquiat. Comment était cette époque pour vous ?

New York était comme un carnaval de créativité à l’époque et c’était comme si, pour des raisons apparentes, les personnes que je photographiais étaient moins réservées et plus enclines à partager leur vulnérabilité.