Reportage : trois jours passés dans la jungle de Calais, avant l’évacuation

Reportage : trois jours passés dans la jungle de Calais, avant l’évacuation

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Valentin Meaux, cadreur pour le collectif Meskaprod, s’est rendu à la jungle de Calais avec une amie cet été, emportant son appareil photo. Pendant trois jours, il a documenté son rapide passage en photos et en vidéos, en prenant conscience de la situation. Rien ne semble plus vrai que quand on le voit de nos propres yeux.

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“La situation est catastrophique”

À travers ses images très contrastées et en noir et blanc, Valentin témoigne du quotidien dans ces camps. Sur ses photos, on a affaire à un lieu désertique et pourtant si froid. Malgré tout, la vie continue : on peut voir des hommes jouer au foot ou se rendant dans les lieux de culte qu’ils ont construit difficilement, en mettant bout à bout des morceaux de tôle et de bois. Il y a même une cabane avec écrit dessus “École d’Arts Métiers”.
Valentin est allé à la rencontre des gens qui vivaient là-bas à ce moment-là : migrants, bénévoles et les CRS qui sont sur place tous les jours. Il nous explique :

“Une amie que je connais depuis longtemps s’y rendait régulièrement pour apporter son soutien aux gens qui vivent là-bas. Elle m’a sollicité pour que je vienne prendre des photos et des vidéos. J’y suis allé pendant trois jours, ce qui est très court, mais ce qui m’a quand même permis de me rendre compte de la situation.”

Au cours de son séjour, il a pris conscience de la situation dramatique de la jungle, dont on ne parle pas souvent. Il estime qu’il est important de diffuser ce genre d’images pour amener cette prise de conscience au grand public. C’est pour cela qu’il nous a contactés :

“La situation est catastrophique, on se demande même parfois si on est encore en France. Il y a des problèmes sanitaires, des problèmes d’exclusion sociale. C’est le résultat d’un échec politique que nous pouvons voir. Je ne sais pas si la destruction de la Jungle était une solution.”