AccueilArchive

Romain Veillon : de l’urbex dans le désert

Romain Veillon : de l’urbex dans le désert

avatar

Par Théo Chapuis

Publié le

J’ai toujours aimé visiter des lieux abandonnés. On se prend vite au jeu du voyage dans le temps. On a l’impression de contempler les vestiges d’une autre époque.

À voir aussi sur Konbini

J’y suis resté deux semaines. L’endroit est assez reculé en Namibie, près de la frontière sud-africaine, à côté de Lüderitz. Ce n’est pas très compliqué de s’y rendre mais tout de même assez long. [La ville la plus proche], Lüderitz, est située à une dizaine de kilomètres de là. 

Et de poursuivre :

Mais comme Kolmanskop est la seule attraction touristique de la région, cette ville aussi dépérit petit à petit. Généralement, les touristes ne font que passer et font une visite de deux heures de la ville abandonnée.

La région où est située cette ville fantôme est le [parc national de] Sperrgebiet et est fortement règlementée par “Namdeb”, association de l’État Namibien et du grand groupe diamantaire De Beers.

D’où quelques difficultés à s’introduire :

Ce qui veut dire qu’il est impossible de se rendre dans la majeure partie de cette région où les mines sont encore en activité et que Namdeb garde farouchement. C’est dommage car les paysages et la faune sont extraordinaires et il reste des dizaines de mines et de villages abandonnés là-bas. Plus personne n’habite à Kolmanskop depuis 1958, il y a un juste poste frontière à côté de l’entrée où sont obligés de passer les mineurs qui travaillent dans les mines plus au sud et qui sont obligés de passer par ce checkpoint.

J’ai privilégié le plus souvent le soleil du petit matin qui permettait d’éclairer la pièce exactement comme je le souhaitais. Comme par exemple pour la fameuse pièce de Chris Gray qui est envahie par une lumière très forte dès l’aurore et qui varie pratiquement à chaque minute.

On a l’impression de découvrir une nouvelle pièce en fonction de la lumière à chaque heure. Les variations de couleurs sur le sable et sur les murs sont vraiment incroyables ! Et c’est valable pour presque toutes les maisons de la ville. La lumière est réellement l’élément central de toutes ses prises de vue.

On ressent que la nature a repris ses droits et est en train petit à petit de faire disparaître la création de l’homme. Le sable a un côté intemporel qui renforce cette impression. En plus, ici ce n’est plus un bâtiment mais toute une ville – où plus de 1.200 personnes ont vécu – qui est à laissée à l’abandon.

Il y a une dimension plus artistique que “reportage”, comme cela peut être le cas dans beaucoup de lieux en urbex. Dans ces cas-là, on essaie de restituer une atmosphère figée par le temps, et non pas de montrer son évolution sur des dizaines d’années et son “retour à la nature”, comme à Kolmanskop.

Et Romain Veillon de conclure par cette assertion sincère, preuve de sa passion de découvrir :

C’est surtout un lieu extraordinaire et unique au monde.

Les bluffantes séries de cliché du photographe se découvrent sur son site internet. Idéal pour en prendre plein la vue, visiter virtuellement des lieux hautement improbables et vous donner envie, pourquoi pas, de tenter l’expérience un jour ou l’autre, vous aussi.