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À travers ses noirs et blancs saisissants, Samuel Cueto documente la vie des gangs en Thaïlande

À travers ses noirs et blancs saisissants, Samuel Cueto documente la vie des gangs en Thaïlande

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Par Lisa Miquet

Publié le

Samuel Cueto parcourt le monde et nous livre des portraits argentiques poignants.

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Quand on pense à la Thaïlande, on imagine souvent une plage paradisiaque vue sur Instagram, avec un baigneur les doigts de pied en éventails. Et pourtant, ce n’est pas ce qu’a décidé d’immortaliser le photographe Samuel Cueto lors de ses nombreux voyages dans le pays.

En effet, loin de tomber dans les clichés de cartes postales, le photographe a profité de ses voyages pour aller à la rencontre des habitants. Très à l’aise socialement, il nous explique qu’il arrive à rencontrer des gens facilement même à l’étranger. Il raconte avec humour :

“Je faisais du scooter et je m’arrêtais. Je rencontre un mec qui me dit vient on va là faire des photos, du coup je le suis, et puis après je rencontre d’autres gens et ainsi de suite. Parfois je demande, mais je suis poli hein, je ne suis pas un guignol non plus [rires].”

Son intérêt pour les gens, sa capacité à sortir des sentiers battus et à créer des liens l’ont amené à photographier les ghettos dans les villes de Bangkok, Phuket ou encore Pattaya. Il y rencontre prostituées, dealers, membre de la mafia et même chefs de gangs. Il échappe à l’écueil d’une vision exotique des quartiers populaires et photographie avec humanité et authenticité les personnes qu’il croise.

Ses images laissent transparaître un regard sensible, un véritable intérêt pour l’autre qui ne s’embarrasse pas de démonstrations formelles. Cette sincérité vient peut-être du fait qu’en réalisant ce reportage, Samuel Cueto n’avait probablement pas d’autre ambition que de faire ce qu’il aime.

Gardien d’immeuble totalement autodidacte

Pour l’artiste, encore gardien d’immeuble il y a peu, la photo est avant tout vécue comme une passion. Il nous raconte avoir débuté la photo en 2010 “parce qu’il y avait des gens autour de [lui] qui faisaient de la photo“. Depuis, il n’a cessé de mettre le monde en images. Totalement autodidacte, il a commencé la photographie à travers le numérique puis a décidé après deux ans de pratique de s’intéresser à l’argentique :

“Là, c’est parti en vrille, j’ai acheté tous les appareils photo possibles. Je les revendais, je rachetais, je les revendais, je rachetais et ainsi de suite. Maintenant, j’ai mon petit Canon AE-1, il est au top !”

Il a commencé par photographier les sports de combat mais sa passion l’a poussé à voyager et à aller encore plus à la rencontre des autres. Il définit d’ailleurs son travail comme du “portrait-reportage” qui croise pratique du portrait et photojournalisme.

Après avoir fait près d’une dizaine de séjours en Thaïlande pour immortaliser les gangs du pays, le photographe a voyagé en Inde puis au Sénégal, l’appareil photo toujours en bandoulière. Ses clichés de voyage seront exposés du 24 octobre au 30 novembre 2018 à la 193 Gallery à Paris. En attendant, on vous laisse découvrir quelques-uns de ses portraits saisissants capturés en Thaïlande.

“Les oubliés — Thaïlande, Inde, Sénégal”, du 24 octobre au 30 novembre 2018 à la 193 Gallery. Vous pouvez suivre Samuel Cueto et la 193 Gallery sur Instagram.