Le photographe Tobias Lewis Thomas dresse un portrait brut et sans fard de la jeunesse parisienne

Le photographe Tobias Lewis Thomas dresse un portrait brut et sans fard de la jeunesse parisienne

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Par Joséphine Faisant

Publié le

Tobias Lewis Thomas, photographe anglais officiant entre Londres et New York, a assisté au tournage du clip “Mr Martyr” des Young Fathers en tant que photographe de plateau. Ce court-métrage réalisé en banlieue parisienne par le réalisateur Salomon Ligthelm a inspiré le photographe pour une série.

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Pour sa série mettant à l’honneur la jeunesse à Paris et en banlieue, Toby Lewis Thomas a été inspiré par la chanson “Mr Martyr” des Young Fathers, groupe de rappeurs écossais mêlant électro et hip-hop. Ce clip aux allures de court-métrage, auquel il a assisté en tant que photographe de plateau, met en scène une jeunesse écorchée mais combative dans un décor urbain inspirant. Pour réaliser cette série de portraits, le photographe a pris soin de prolonger cet univers sombre et pénétrant, tout en y apportant sa propre patte.

La mission première du photographe de plateau est de capturer les moments importants du tournage. Ces images ont pour but d’être communiquées à la presse, ou partagées sur les réseaux sociaux pour la promotion du film. Parmi les derniers exemples en date : les photos réussies de Shayne Laverdière pour le dernier film de Xavier Dolan. Ces behind the scenes photographiques permettent d’illustrer l’atmosphère du tournage pour représenter l’essence du film.

Un métier passionnant aux enjeux cruciaux qui se voit cependant concurrencé par de nouveaux appareils à la technologie avancée. En effet, la résolution des nouvelles caméras permet de faire des captures d’écran en haute définition. Des screenshots qui remplacent de plus en plus le travail de photographe de plateau.

Les images de Tobias Lewis Thomas sont le fruit d’un travail à la fois technique et sensible. Il travaille à l’argentique, avec un Pentax 135 mm particulièrement lourd, et numérise ses photos négatif par négatif. Pour lui, il n’y a aucun rapport avec le rendu des captures automatiques du caméraman. Il explique qu’à travers ses images, c’est la narration du réalisateur qui se télescope avec la sienne.

Le photographe joue avec les ingrédients choisis par le réalisateur Salomon Ligthelm, à savoir le casting et les décors en se les réappropriant le temps d’une photo. Chaque portrait est riche en émotion et raconte une histoire parallèle qui vient enrichir le film.

La jeunesse parisienne au cœur de son inspiration

Tobias Lewis Thomas a l’habitude de travailler à Londres et New York, et il nous confie avoir été séduit par Paris, surtout par la jeunesse parisienne : En comparaison avec les mannequins en Angleterre ou à New York, j’ai trouvé ces jeunes très à l’aise, décomplexés, particulièrement avenants.” Ainsi une relation de confiance et d’aisance s’est installée entre le photographe et les acteurs.

Il les a suivis un peu partout durant le tournage, n’hésitant pas à les interrompre pour leur demander de refaire un geste, une posture afin d’obtenir son image. Une atmosphère positive qui a permis au photographe de livrer des portraits sensibles et profonds.

Très inspiré par le décor également, il explique que même avec un appareil lourd et encombrant, il n’arrivait pas à s’arrêter de shooter. Il a prévu de revenir dans la capitale pour un nouveau projet photo avant la fin de l’année.

Retrouvez le travail de Tobias Lewis Thomas sur son compte Instagram.