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Pour la slutwalk, des femmes posent nues pour afficher fièrement leur sexualité

Pour la slutwalk, des femmes posent nues pour afficher fièrement leur sexualité

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Par Kimberly B. Johnson

Publié le

Une série de photos puissante où les femmes se réapproprient leur corps, signée Maggie West.

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Comme tous les ans, la slutwalk (“la marche des salopes”) aura lieu ce week-end. Cet événement emblématique et toujours nécessaire se déroulera cette année à Los Angeles. Lancée à Toronto en 2011, cette marche a pour but de manifester contre la culture du viol, de la culpabilisation des victimes et du slutshaming. Des problèmes qui restent récurrents pour les femmes et les personnes qui s’identifient en tant que tel, aussi bien dans leur vie de tous les jours que sur Internet.

Ce mouvement de protestation qui s’appuie sur un élan de solidarité féminine a attiré l’attention de nombreuses personnalités. À commencer par l’actrice et mannequin américaine Amber Rose, qui participe à la marche américaine depuis trois ans.

Cette année, elle a choisi de s’associer à la photographe Maggie West, célèbre pour ses portraits éclairés au néon. Ensemble, elles ont lancé un projet en amont de la marche sous la forme d’une série de portraits de femmes fortes, dont beaucoup évoluent dans des secteurs professionnels marginalisés. Avec ces photos, elles ont voulu promouvoir la sexualité féminine.

L’écrivaine et actrice Gaby Dunn a tout de suite répondu présente pour ce projet, elle explique :

“Étant quelqu’un qui a le luxe d’être ouverte sur sa sexualité, il est impératif que j’utilise ce privilège pour le bien, pour mettre fin au slutshaming et permettre à toutes les femmes de se sentir bien avec leur corps, leur sexualité et leurs désirs.

Il y a beaucoup de suicides chez les jeunes à cause du ressenti qu’ils ont de leur sexualité et de leur genre. Cela doit cesser.”

À travers l’histoire, les femmes ont toujours été représentées dans l’art de manière idéalisée, comme des figures virginales, aussi bien dans la peinture et la sculpture qu’en littérature. Malheureusement, la pureté d’une femme a toujours été déterminée en fonction de sa sexualité, à cause du contrôle opéré par les hommes sur son corps.

En reprenant ce qui est à elles, qu’il s’agisse de leur corps, mais aussi de leur voix, de leurs opinions, de leurs choix et de leur sexualité, les femmes retrouvent leur liberté. Whitney Bell, une autre auteure qui participe aussi à cette série de photo, explique :

“En tant que femmes, on nous a appris à tout endurer, à accepter en silence que le harcèlement sexuel est une norme, parce que c’est comme ça. Mais c’est fini. Nous entrons désormais dans une nouvelle ère de libération de la femme, différente de celle de nos mères. Une ère où nous pouvons crier, briser le silence, proclamer notre sexualité, enlever nos vêtements et toujours attendre du respect.”

La série de photo est intitulée 98, en référence aux statistiques réalisées par le département de la justice américain qui confirme qu’une femme est agressée sexuellement toutes les 98 secondes aux États-Unis. Plutôt que d’être célébrées pour leur pureté, les femmes immortalisées par Maggie West (y compris des personnes queer, transgenres et des travailleuses du sexe) célèbrent leur liberté de s’exprimer sexuellement et de protester contre la violence sexuelle.

Traduit de l’anglais par Sophie Janinet