AccueilPop culture

Surf, hippies et doux psychédélisme : découvrez l’univers de Jessica Bee

Surf, hippies et doux psychédélisme : découvrez l’univers de Jessica Bee

avatar

Par Joséphine Faisant

Publié le

Originaire de Boston, Jessica Bee a passé neuf ans en Australie où elle s’est laissée inspirer et imprégner par l’univers hippie et son esthétique ensablée.

À voir aussi sur Konbini

Les séries Hazel + Folk ou In The Sky de Jessica Bee nous transportent dans un voyage psychédélique auprès des surfeurs australiens. Sable ondulant, fleurs dans les cheveux, océan à perte de vue autant de symboles hippies que Jessica Bee décline et réinvente dans des compositions hallucinées. Ses photos sont prises avec des appareils photo à l’ancienne : Lomo L-CA+, Holga 135, Nikon Nikkormat et même des appareils “en plastique”. Le numérique est exclu de son travail. Jessica Bee utilise des pellicules 35 mm qu’elle manipule à la manière d’une chimiste farfelue.

Le jus de citron : mieux que Photoshop

Pour produire ses “happy accidents” comme elle les appelle, Jessica Bee a mis au point différentes techniques un peu saugrenues. Le principe de base est de faire tremper ses pellicules dans des liquides plus ou moins corrosifs avant de les développer. C’est à partir des produits du quotidien qu’elle concocte des potions magiques aux effets psychotropes sur ses photos. Ainsi, elle aime utiliser le jus de citron, le café, le vinaigre des cornichons, mais aussi l’eau de javel et son préféré d’entre tous : la lotion après-rasage.

C’est le caractère aléatoire de sa technique qui plaît particulièrement à Jessica, comme en témoigne l’appellation “happy accident”. Elle confie avoir confiance dans ce procédé et se laisse surprendre à chaque fois par les effets (des) produits. Si certains aiment manipuler les paramètres de Photoshop, pour cette photographe expérimentatrice, rien de mieux que la magie hasardeuse de ses recettes chimiques.

Un effet d’exposition multiple en scannant les négatifs

Jessica Bee adore faire des prises de vues avec exposition multiple, laquelle permet d’avoir plusieurs images sur une même photo. Toutefois, elle nous explique qu’il lui arrive de créer l’effet exposition multiple après shooting. Sûrement dans un besoin de manipuler elle-même la pellicule, Jessica Bee n’utilise pas Photoshop.

Pour créer une double exposition par exemple, elle scanne deux négatifs superposés. Plus classique, cette méthode laisse penser que la sensibilité de la photographe s’exprime entre autres par le contact manuel avec ses pellicules.

L’Australie au cœur de son travail

Les paysages d’Australie sont une des sources d’inspiration majeures de Jessica Bee. Ces neuf années passées dans le pays des kangourous et des surfeurs à la peau caramel ont inspiré ce registre “hippies, sable et océan” que l’on retrouve dans ses photos.

Si elle précise qu’elle a des amis qui viennent de partout, elle nous raconte qu’en habitant à Wollongong et Sydney, elle a beaucoup fréquenté le milieu des surfeurs à fleurs. Elle a toujours été attirée par ce genre de philosophie positive avec une grande ouverture d’esprit. Ainsi une grande partie de son travail, surtout ses débuts, se focalise sur les dunes de sable des plages australiennes, qui sont (pour elle) une métaphore du mode de vie en Australie.

Aujourd’hui elle a quitté sa muse de sable et est de retour sur le continent américain, pour de nouvelles aventures :Je suis très curieuse de voir comment mon travail va évoluer maintenant que j’ai déménagé à New York. L’idée de me concentrer sur des paysages urbains m’excite beaucoup.” On a hâte de voir ce que ses jeux de chimiste vont donner sur ses pellicules remplies de paysages new-yorkais.

Un univers délicatement psychédélique

J’adore l’imagerie psychédélique. Celle qui vous emmène dans un autre monde mais avec les vestiges de votre propre univers.” Jessica Bee joue avec ses pellicules pour donner à ses images du réel une vision onirique et poétique. Grâce à ses manipulations aléatoires, la touche psychédélique reste délicate et même assez naturelle. Ce procédé fait partie de son art, tout autant que la prise de vue et ça se ressent dans ses images. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il y a une cohérence entre les paysages photographiés et les transformations sur la pellicule.

Elle aime que ses photos soient des invitations à un périple imaginaire au sein de l’inconscient de chacun. Ainsi les images de Jessica font honneur aux rêves éveillés : C’est ce que j’aime le plus avec la photographie : le pouvoir de créer des émotions qui t’emmènent dans un endroit ou une époque que tu n’as peut-être jamais connus.”

Pour ne rien louper, retrouver Jessica sur son compte Instagram.