Le quotidien des migrants à Vintimille dans l’objectif de Sofie Amalie Klougart

Le quotidien des migrants à Vintimille dans l’objectif de Sofie Amalie Klougart

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Par Dounia Mahieddine

Publié le

Non loin de la ville de Vintimille en Italie, des migrants tentent d’échapper aux autorités en espérant rejoindre la France par un tunnel.

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Sofie Amalie Klougart est une photojournaliste danoise d’une trentaine d’années dont le travail est majoritairement centré sur la crise des migrants qui fuient la guerre en espérant trouver une vie meilleure en Europe. Ils sont des milliers à risquer leur vie chaque jour. En juin dernier, plus de 12 000 migrants ont été secourus en l’espace de trois jours au large de la Libye alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Italie.

Dans sa série To Move a Mountain (en français, “déplacer une montagne”), la photographe tire le portrait des migrants qui tentent de traverser un tunnel dans la montagne pour rejoindre la France. Cependant, alors qu’ils ont réussi à faire le chemin jusqu’en Italie indemnes, nombreux sont ceux qui ne parviennent pas à rallier l’Hexagone à cause de la police des frontières qui les attend de chaque côté du tunnel.

Après plusieurs échecs, ces migrants attendent dans des camps sur les rochers de Vintimille, ville italienne de la province d’Imperia en Ligurie, à la frontière franco-italienne, que de nombreux migrants rêvent de traverser.

Dans son travail, la photographe nous fait part du triste quotidien de Sak-Adam, Mohamed, Abdull, Amir ou encore Mustafa en utilisant la lumière naturelle pour les portraits, baignés dans des couleurs douces.

“Sak-Adam, Camerounais de 21 ans, attend que le soleil se couche pour pouvoir enfin casser le jeûne du mois de ramadan. Avec 120 autres réfugiés et migrants, il vit au passage frontalier entre Vintimille et Menton. Il se trouve au milieu du conflit entre les différents pays de l’Europe qui se disputent la responsabilité de l’afflux important des réfugiés.”

“Les migrants et les réfugiés prennent leur douche sous un pont à Vintimille.”

“Sous ces draps blancs, les migrants s’endorment près de la frontière franco-italienne. Durant la nuit, ils ne trouvent pas le sommeil à cause du froid et des durs souvenirs de leur passé. Pendant la journée, le soleil les étourdit.”

“S’habillant après avoir pris une douche sous le pont de Vintimille où des migrants et réfugiés sont bloqués à cause de la police des frontières envoyée par la France à Menton.”

“J’ai essayé de traverser la frontière pour la France sept fois en tout, mais à chaque fois c’était sans succès. Il y a 20 jours, je suis arrivé en Italie. Je n’ai pas parlé à ma famille depuis. Ils ne savent même pas que je suis toujours vivant” – Abdull, 20 ans, du Darfour.

“Je préfère mourir plutôt que de rester en Italie. Je vis ici sur la plage depuis 11 jours. J’ai essayé de traverser la frontière 3 fois, mais une fois arrivé à Nice, on m’a renvoyé. Nous sommes tous très fatigués. Nous nous réveillons la nuit complètement gelés, et lorsque le soleil se lève, c’est la chaleur qui nous réveille. Je rêve d’aller en Angleterre et d’étudier.” – Mustafa, 20 ans, du Soudan.

“Un enfant sur la Riviera. J’ai été surprise de retrouver des enfants vivant sur la plage de Vintimille. Les enfants ont bien plus le droit d’être aidés. Mais trois garçons ont parcouru tout ce chemin de l’Érythrée, où ils échappaient au service militaire et à la dictature, maintenant, ils vivent ici. Yemane, âgé de 16 ans, a quitté sa famille il y a six mois. Il dit ne faire confiance à personne.”

“Mohamed, 21 ans, est l’un des nombreux réfugiés de la Riviera.”

“Les migrants trouvent des solutions pour sécher leurs vêtements au soleil. “

“Amir, qui vient du Soudan, a 21 ans. Il a essayé de traverser la frontière en grimpant la montagne. Il a marché sur une voie ferrée jusqu’à atteindre l’autre côté du tunnel, là où la police française l’attendait.”

“Le 3 octobre 2013, Scare Mozgogo, âgé de 17 ans, nageait en plein milieu de centaines de cadavres. Il était passager d’un bateau qui a pris feu près des côtes italiennes. Plus de 364 réfugiés sont morts ce jour-là, et seulement 155 ont survécu. Beaucoup sont morts parce qu’ils ne savaient pas nager, et ceux qui savaient ont dû attendre 5 heures avant que les garde-côtes italiens viennent à leurs secours.”

“Des vêtements séchant au soleil.”

Vous pouvez suivre Sofie Amalie Klougart sur Instagram et Twitter.