Un artiste a imaginé un jeu de tarot en s’inspirant de ses paralysies du sommeil

Un artiste a imaginé un jeu de tarot en s’inspirant de ses paralysies du sommeil

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© Nicolas Bruno

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Par Julie Morvan

Publié le

78 cartes divinatoires toutes plus mystérieuses les unes que les autres.

Nicolas Bruno est un photographe atteint de paralysie du sommeil. On vous avait déjà parlé de sa série Sleep Paralysis, où il réinterprétait toutes les scènes cauchemardesques qu’il avait vécues, immobilisé dans son lit. The Somnia Tarot est un projet encore plus ambitieux dont le but est de transformer ses visions d’horreur en un jeu de tarot.

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“Le véritable tarot est symbolique : il ne parle nul autre langage et n’offre nul autre signe”, écrivait Arthur Edward Waite, poète et cofondateur du jeu de tarot historique Rider-Waite, lancé en 1909. Un siècle plus tard, Nicolas Bruno voit en ce symbolisme une occasion rêvée de donner forme à ses hallucinations. À My Modern Met, il confie s’être inspiré de sa série Sleep Paralysis pour créer un jeu complet de cartes divinatoires.

“The Tower”. (© Nicolas Bruno/Haven Gallery)

“Quand j’étais enfant, j’allais souvent rendre visite à ma grand-mère pour jouer dans son sous-sol, raconte-t-il. C’est là que je suis tombé sur son jeu de tarot. J’adorais regarder les cartes… jusqu’au jour où m’a grand-mère m’a surpris et les a cachées en haut d’une étagère.” Un souvenir décisif pour l’enfant qu’il était, repensant souvent à ce jeu de cartes si fascinant et mystérieux. Durant le confinement, il réussit à trouver l’inspiration (et le temps) pour réaliser une série où chaque image représente une figure du tarot.

Il s’est tenu à un emploi du temps réglé comme du papier à musique. Pendant un mois, il a étudié d’arrache-pied la symbolique du tarot. En début de semaine, il réfléchissait aux costumes et accessoires nécessaires au projet tandis que la fin de la semaine était dédiée au shooting photo. Pour limiter les interactions sociales et la transmission du virus, il a incarné toutes les figures masculines lui-même, et a fait poser sa sœur, sa conjointe et une amie proche pour incarner les figures féminines.

“The High Priestess”. (© Nicolas Bruno/Haven Gallery)

Le résultat est bluffant, assez impressionnant et tout aussi mystique que le jeu de tarot original. Bruno affiche une préférence pour la carte de “La Tour”, un autoportrait dans lequel il a mis le feu à une maison de poupée attachée à son dos en se recroquevillant dans une eau glacée. Selon le tarot Rider-Waite, cette carte est associée à un danger imminent et destructeur… Projet réussi.

L’intégralité de sa série est exposée en ce moment aux États-Unis, à la Haven Gallery, dans l’État de New York. Mais étant donné la situation sanitaire et la distance qui nous sépare, le photographe compte aussi en faire un véritable jeu de tarot. Les précommandes ouvriront fin mars 2021, alors si vous avez envie de lire le futur de vos potes avec un jeu de cartes unique, rendez-vous ici. Il paraît même qu’un documentaire et un livre seraient bientôt prévus. Pour ne louper aucune info, vous pouvez suivre sa page Facebook.

“The Hanged Man”. (© Nicolas Bruno/Haven Gallery)

“Death”. (© Nicolas Bruno/Haven Gallery)

“Temperance”. (© Nicolas Bruno/Haven Gallery)

“The Devil”. (© Nicolas Bruno/Haven Gallery)

“The Star”. (© Nicolas Bruno/Haven Gallery)

“The Moon”. (© Nicolas Bruno/Haven Gallery)