Quil Lemons redéfinit la beauté des hommes noirs dans des portraits pailletés

Quil Lemons redéfinit la beauté des hommes noirs dans des portraits pailletés

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Par Amanda Adame

Publié le

À seulement 20 ans, Quil Lemons s’attaque brillamment aux stéréotypes associés à la masculinité noire.

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Se faire une place dans le monde de l’art n’est pas chose aisée. Mais le jeune Quil Lemons, originaire du sud de Philadelphie, réalise cette prouesse. À travers une série de puissantes photos, intitulée “Glitterboy”, il s’applique à disséquer les stéréotypes de genre et à explorer la manière dont cette notion influence notre perception de l’autre, particulièrement au sein de la communauté noire.

Douces et baignées de lumière, ses photos montrent des hommes noirs qui posent devant des fonds rose pastel avec le visage recouvert de paillettes, bien loin du portrait habituel du gangster. Interviewé par la chaîne américaine NBC News, il explique :

“Les hommes noirs ne sont pas vraiment représentés de manière à explorer la masculinité en dehors du stéréotype du thug, alors j’ai souhaité me lancer dans un projet pour montrer une autre facette des choses.”

Grand fan de Frank Ocean, Quil Lemons a été très inspiré par son magazine Boys Don’t Cry, paru à la sortie de son album Blonde, et par son univers visuel. C’est ce qui l’a décidé à donner vie à son projet photographique qu’il a nommé “Glitterboy”, en référence au pseudo Snapchat de Frank Ocean : “arealglitterboy”.

“En tant qu’homme noir, trouves-tu difficile d’exprimer de la féminité ?”

Le photographe de 19 ans met en avant un groupe d’hommes noirs dont les types de peau et les préférences sexuelles diffèrent, pour proposer une représentation légitime de ce qu’un homme noir peut être. Un concept qu’il souligne en baptisant ses photos avec des hashtags tels que #blackboyjoy (“la joie du garçon noir”) et #carefreeblackboy “(“garçon noir insouciant”).

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Quil Lemons a expliqué au magazine i-D que quand il commence à photographier ses modèles, il leur demande toujours : “En tant qu’homme noir, trouves-tu difficile d’exprimer de la féminité ?” L’un d’entre eux, prénommé Jourdan, lui a répondu :

“J’essaye de cacher mes cheveux, de porter des vêtements amples, de m’assurer que le peu de poils que j’ai sur le menton soit bien visible, j’essaye de ne pas danser sur du Beyoncé, et je m’empêche même de poster certaines photos sur les réseaux sociaux pour qu’on ne me traite pas de tapette.”

Les réponses de ce type ont confirmé à Quil Lemons qu’il était crucial de mettre fin à l’hyper-masculinité toxique, de promouvoir la fluidité de genre et de mettre en avant l’éventail de profils d’hommes noirs qui existe. Quil Lemons l’a formulé ainsi en légende de l’une de ses photos :

“Il y a eu une époque où j’avais tellement peur d’accepter ma sexualité, j’étais vraiment terrifié. Désormais quand je regarde en arrière, je me demande ‘Mais pourquoi ? Tu aurais dû être toi-même !’.

Je n’aurais jamais porté des paillettes en public parce que j’avais peur de la réaction des gens. […] Mais j’ai presque 20 ans maintenant, et je me dis qu’on s’en fout ! Qu’est-ce que ça peut faire ? Les vrais Noirs portent du maquillage ! Et puis je suis très beau avec des paillettes !”

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Vous pouvez suivre le travail de Quil Lemons sur Instagram.

Traduit de l’anglais par Sophie Janinet