Urban Burqa, la série photo qui combat les clichés

Urban Burqa, la série photo qui combat les clichés

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Par Dounia Mahieddine

Publié le

Pour mettre en lumière les critiques envers les femmes musulmanes, Fabian Muir parcourt l’Australie et combat les clichés.

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Voulant concilier son métier d’écrivain à la photographie, Fabian Muir décide de devenir photographe documentaire. Basé en Australie, il a souhaité défier le gouvernement de son pays qui voulait interdire le port de la burqa en parcourant l’Australie auprès d’une femme voilée.

Rappelons-le, en 2014, un sentiment d’islamophobie s’est très vite répandu dans le pays au point qu’un parti “anti-musulman” a été créé, comme on peut le lire dans Libération. Je suis inspiré par tous ceux qui travaillent pour faire de ce monde un meilleur endroit où vivre”, confie le photographe.

Urban Burqa est la suite de Blue Burqa in a Sunburnt Country, une série commencée par Fabian Muir il y a trois ans qui dénonce l’environnement hostile auquel sont confrontées les femmes musulmanes réfugiées en Australie, essentiellement après le lancement de la campagne “Burqa Ban“. Cette nouvelle série traite en cette année 2017 un thème similaire, mais dans un contexte bien plus global, compte tenu de l’aggravation de la situation au cours des dernières années à travers le monde.

Contrairement à la première série, qui a été prise dans des paysages exclusivement australiens, Urban Burqa explore un environnement plus élargi, mais toujours centré sur cette femme vêtue d’une burqa bleue, un choix de couleur loin d’être anodin. En effet, la burqa afghane utilisée pour cette série existe en plusieurs gammes de couleurs, mais le bleu est réputé pour apporter calme et sérénité.

“Mettre en place Urban Burqa était plutôt compliqué, le shooting attirait énormément l’attention. Certains n’ont pas aimé l’idée, même après mes explications. Mais la grande majorité des gens ont appuyé mon projet quand ils ont compris mes motivations. Même si j’ai reçu plusieurs commentaires de personnes se plaignant que la série incite les femmes à porter une burqa.

J’ai voyagé dans plus de vingt pays majoritairement musulmans, et un peu partout, et je n’en ai retiré que du positif, surtout en termes de culture et d’hospitalité. Ces expériences m’ont permis de développer mon point de vue personnel. Par conséquent, ce travail est une réponse artistique aux ressentiments éprouvés contre les musulmans et au manque de tolérance et de sympathie qu’on leur accorde à cause de notre analyse superficielle ou de notre ignorance.”

La série permet de voir au-delà des stéréotypes et invite le spectateur à la réflexion sur un sujet complexe, qui mérite qu’on s’y attarde.