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La vie secrète des apprenties geishas dévoilée dans des portraits intimes

La vie secrète des apprenties geishas dévoilée dans des portraits intimes

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Par Justina Bakutyte

Publié le

Une exploration unique dans l’univers feutré de traditions centenaires.

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Dans nos sociétés où tout est constamment publié et partagé, il est difficile d’imaginer qu’il reste des choses dissimulées aux yeux du public. Quand on peut observer la vie des dernières tribus nomades en un clic ou visiter la Station spatiale internationale depuis le canapé de notre salon, on se demande ce qui nous est encore inconnu. Pourtant, une énigme subsiste : les geishas gardent en effet leurs secrets depuis les débuts de ce métier il y a 400 ans.

Le photographe français Philippe Marinig a essayé de percer le mystère qui entoure ce groupe social en se liant d’amitié avec des geishas de Kyoto, au Japon. Non seulement il a eu le privilège de découvrir leur quotidien, mais elles l’ont aussi laissé les photographier.

Intitulée Secrets Moments of Maikos, la série du photographe met en avant la vie des maikos, ces apprenties geishas âgées de 15 à 20 ans. Ses portraits spontanés montrent les traditions soigneusement chorégraphiées du Japon et n’ont pas été faciles à prendre. Richard Collasse, président et directeur de Chanel K.K. au Japon, confie :

“Le désir de Philippe d’entrer dans l’intimité de ce monde fait d’ombres suggérées, de senteurs délicates et de gestes furtifs, et de l’immortaliser avec son appareil photo, était presque impossible à réaliser.”

Cependant, l’entêtement de Philippe Marining a fini par payer, puisqu’il a reçu l’autorisation d’observer et de documenter le quotidien des maikos du quartier de Gion, à Kyoto. Richard Collasse décrit ainsi son travail :

“Dans les images prises par Philippe, il y a bien plus que des visages peints, des kimonos parfaits et des coiffures élaborées et rigides. Les regards malicieux y remplacent les sourires mielleux imposés par le commerce, les sourires qui viennent du cœur remplacent ceux qui sont payés à la minute.

On y voit des moments fugaces, comme ceux où la fatigue apparaît, quand des rires à gorge déployée résonnent et quand la volubilité – complètement interdite par les contraintes de bonnes manières et de gestuelle qui sont imposées aux geishas – est indéniable.”

Les images de Philippe Marinig ont été rassemblées dans un très beau livre, soit plus de 80 photos commentées par des haïkus en japonais, en français et en anglais. Vous pouvez vous le procurer sur ce site.

Traduit de l’anglais par Sophie Janinet