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Directeur de la photographie, un métier essentiel dans l’ombre des réalisateurs

Directeur de la photographie, un métier essentiel dans l’ombre des réalisateurs

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Par Lisa Miquet

Publié le

Lors de la 89e cérémonie des Oscars, La La Land a remporté six trophées dont celui de la meilleure photographie. L’occasion de s’intéresser au métier de directeur de la photo, essentiel au cinéma et bien souvent méconnu.

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Durant les grandes cérémonies de remise de prix comme les Oscars, nous avons souvent tendance à nous focaliser sur certaines récompenses comme celles du meilleur film, du meilleur acteur ou du meilleur réalisateur, portant un peu moins d’attention à d’autres prix, comme par exemple celui de la meilleure photographie.

Et pourtant, ce qui fait l’identité d’un film, c’est souvent son image et c’est le directeur de la photographie – aussi appelé chef opérateur – qui est en charge de cette lourde mission. Un métier essentiel au cinéma mais trop souvent dans l’ombre : si nous connaissons tous le nom de Stanley Kubrick, Georges Lucas ou encore Wes Anderson, qui connaît le nom de leur directeur de la photographie ?

De la pré-production au tournage jusqu’à la post-production, le directeur de la photographie joue un rôle primordial. C’est lui qui va mettre le film en images et faire les choix artistiques relatifs à la lumière. Il va donner de l’âme au film en prenant de nombreuses décisions. Il est sollicité en amont du tournage pour lire le scénario et échanger avec le réalisateur à propos du projet. Il est aussi présent durant les repérages techniques et il choisit le matériel nécessaire à la prise de vues – le tout dans un budget limité.

Entre maîtrise technique et sensibilité artistique

Durant le tournage, il façonne la lumière, détermine de nombreux choix techniques lors de la prise de vues et peut même parfois assumer le rôle du cadreur. Dans ce cas de figure, le réalisateur peut alors se concentrer sur d’autres missions, comme la direction des acteurs. Une fois le tournage terminé, le chef opérateur va aussi superviser l’étalonnage, c’est-à-dire l’ajustement des contrastes, de la saturation et des teintes pour homogénéiser la lumière des différents plans.

Le directeur de la photographie est un des piliers qui permet la concrétisation du projet et son rôle est primordial. Malgré tout, le réalisateur reste le chef d’orchestre qui possède le dernier mot quant au choix de lumière ou de cadrage. De bons rapports sont donc essentiels dans cette étroite collaboration, c’est pourquoi de nombreux réalisateurs choisissent de toujours solliciter le même chef opérateur. Si leur nom est souvent moins connu que celui des têtes d’affiches, certains directeurs de la photographie sont particulièrement réputés, comme Emmanuel Lubezki, Roger Deakins, Christopher Doyle ou Tom Stern.

Pour saluer ce travail conséquent oscillant entre maîtrise technique et sensibilité artistique, il est donc essentiel de récompenser ces techniciens dans l’ombre des réalisateurs lors de cérémonies comme les Oscars ou les Césars. Sur le Web, des initiatives tentent aussi de valoriser l’œuvre de nombreux “chefs op”, comme le compte Twitter One Perfect Shot qui partage chaque jour de nombreuses œuvres à la photographie remarquable.

La chaîne YouTube Burger Fiction, repérée par le site Focus Numérique, propose par exemple une compilation des 80 lauréats de la meilleure photographie aux Oscars. L’occasion d’observer plus attentivement les choix de lumières, de couleurs ou de profondeur de champ et de se rappeler que le cinéma est avant tout un travail d’équipe.