Cette semaine, la photo est la superstar du Grand Palais

Cette semaine, la photo est la superstar du Grand Palais

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Par Lise Lanot

Publié le

Pour la 22e édition consécutive de Paris Photo, le Grand Palais se fait l’écrin de verre d’un rassemblement de plus de 200 exposants internationaux.

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Las Vegas, États-Unis, 1982. (© Harry Gruyaert/Galerie Fifty-One)

Depuis 1997, Paris Photo prend ses quartiers au Grand Palais le temps d’un long week-end. Du 8 au 11 novembre, ce sont 168 galeries et 31 éditeurs venus du monde entier qui se côtoient et exposent les artistes qu’ils représentent. Première foire de cette envergure à se consacrer entièrement à la photographie, Paris Photo se veut un moteur pour les différents acteurs du monde de l’art, qu’il s’agisse directement des artistes ou de ceux qui aident à faire rayonner leur travail, galeristes et éditeurs.

Centrée autour d’un seul vaste médium, la foire affiche une volonté d’exhaustivité : 28 pays sont représentés tels que l’Afrique du Sud, l’Argentine, la Chine, la Côte d’Ivoire, les États-Unis, la Hongrie, l’Iran, le Liban, le Maroc ou la Pologne, entre autres. Si ce rassemblement entend refléter la création artistique internationale, il n’en oublie pas les galeries françaises qui, au nombre de 53, sont majoritaires face à celles des autres pays. Les galeries états-uniennes sont également présentes en nombre et si les exposants venant du Moyen-Orient et des continents africain et sud-américain sont encore sous-représentés, on espère que l’ajustement se fera au fil des prochaines années.

“Strange-looking Girls”, 1950. (© Weegee/courtesy Les Douches la Galerie, Paris)

Paris Photo joue le rôle d’une plateforme mettant sur un pied d’égalité de prestigieuses maisons d’édition de livres d’art mais aussi des galeries plus confidentielles ou plus récentes. Afin d’y voir plus clair dans la multitude d’œuvres présentées, cinq secteurs ont été mis en place par les organisateurs : le secteur principal, le secteur Éditions, le secteur Prismes, le secteur Films et le dernier-né, le secteur Curiosa qui “abordera chaque année une thématique photographique spécifique” et se penchera cette année sur les questions relatives au corps et à l’érotisme.

Un patchwork d’exposants qui devient musée de la photographie

La qualité principale de Paris Photo, c’est bien l’immersion totale dans le milieu photographique qu’elle propose. À côté des œuvres sont souvent présents les artistes, ainsi que des galeristes, évidemment avides de discussions. Cela permet un échange inédit entre créateurs et aficionados d’images. Certains artistes animent d’ailleurs des conférences, aux côtés de commissaires et de critiques.

Autant à travers ses événements (projections de films, conversations, remise de prix, signature de livres, etc.) que ses exposants, le festival prouve sa volonté d’établir un pont entre l’histoire de la photographie et ses pratiques les plus récentes. En parallèle des stands des galeries, des shows d’artistes, en solo ou en duo, sont proposés afin de mettre en lumière l’univers de photographes en particulier.

Portraits, paysages ou abstraction pure, photo de mode ou de vie quotidienne, noir et blanc ou couleur, les photos exposées à l’intérieur du Grand Palais sont d’une variété incroyable. Se balader au milieu des allées revient presque à se plonger dans une fresque de l’histoire du médium photographique. On retrouve des noms illustres de preneurs d’images, à l’instar de Sabine Weiss, Henri Cartier-Bresson, Seydou Keïta, Weegee ou David LaChapelle, ainsi que de jeunes photographes même pas trentenaires, telles que Charlotte Abramow par exemple.

“Elles x Paris Photo”, les femmes photographes mises à l’honneur

“Les Trois Femmes Deux”, 2018. (© Thomas Mickalene/Galerie Yancey Richardson)

Pour sa 22e édition, Paris Photo a décidé de mettre le travail des femmes au centre d’un parcours particulier. “Elles x Paris Photo” sert de piqûre de rappel quant à l’importance des femmes dans la photo depuis toujours – malgré le fait qu’elles soient sous-représentées dans le monde de l’art actuel – et la nécessité de ne pas mettre de côté leur travail aujourd’hui.

Comme le rappelait Marie Docher (photographe et réalisatrice faisant partie du collectif #LaPartDesFemmes) à Cheese : “En dix ans, d’après les derniers rapports, la place des femmes dans la culture a régressé. Elle régresse parce que le gâteau est de plus en plus petit pour les artistes et donc la part qui disparaît, c’est souvent celle des femmes.”

Il apparaît donc crucial que ce genre d’évènements culturels au rayonnement international donne l’exemple de la parité dans l’art. Paris Photo donne de quoi se régaler les yeux mais aussi matière à discuter, à débattre et à remettre en question certains présupposés.

“Lonely Pasha”, Le Caire, 2002. (© Nabil Youssef/Galerie Nathalie Obadia/courtesy de l’artiste et de la Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles)

“Photo Letters #17”, 1982. (© Jun Abe/Galerie : The Third Gallery Aya)

“Operation Buster Jangle, ‘Dog’ Atomic Test at Fenchman’s Flat, Nevada”, 1951. (© U.S. Army, Commission de l’énergie atomique/Courtesy de la galerie Daniel Blau à Munich)

“Sick Hagemeyer Shop Assistant”, 1971. (© James Barnor/Galerie Clémentine de la Ferronnière)

“Bedroom im Spiegel”, 2005. (© Renate Bertlmann/Galerie Steinek)

“Sans titre #1”, tirée de la série “Real Portraitik #4”, Corée du Nord, 2017. (© Stephan Gladieu/School Gallery – Olivier Castaing)

“They Love Trampoline II”, 2017. (© Charlotte Abramow/Fisheye Gallery)

Affiche officielle de Paris Photo 2018. “Calder Series #2”, 2013. (© Thomas Mickalene/courtesy de l’artiste et de la galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles)

Paris Photo est visible au Grand Palais du 8 au 11 novembre 2018 inclus.