3 expos monumentales à ne pas rater au festival Voyage à Nantes

3 expos monumentales à ne pas rater au festival Voyage à Nantes

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© Vincent Olinet

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Focus sur des expositions qui méritent un petit voyage à Nantes, avant la fin de l'été.

Chaque année depuis 2012, Le Voyage à Nantes propose un parcours d’œuvres d’art temporaires ou permanentes exposées dans l’espace public et au cœur d’institutions muséales nantaises. Le temps d’un été – retardé d’un mois cette année à cause de la pandémie mondiale –, la ville est investie et transformée par la créativité de nombreux·ses artistes internationaux·ales. 

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Cette neuvième édition présente les œuvres d’une soixantaine d’artistes, jusqu’au 27 septembre : Jean Jullien, Elsa Sahal, Evor, Nathalie Talec, Martine Feipel & Jean Bechameil, Stéphane Thidet, Mrzyk & Moriceau, Lilian Bourgeat, Vincent Olinet, pour n’en citer que quelques-un·e·s. Coups de cœur pour trois projets.

Le Temple du goût revisité par Vincent Olinet

Vincent Olinet, “Pas encore mon histoire”, Bassin Saint-Félix, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Martin Argyroglo/LVAN/ADAGP)

Dès notre arrivée à Nantes, Vincent Olinet donne le ton du festival avec Pas encore mon histoire, un lit à baldaquin satiné flottant sur l’Erdre, à la sortie de la gare : le festival sera rêveries et douceurs. Explorant le thème de l’enfance, et plus précisément des contes merveilleux, l’artiste français présente une exposition aux allures de barbes à papa au Temple du goût – un ancien hôtel particulier de l’île Feydeau, datant du XVIIIe siècle et qui sert aujourd’hui de lieu d’exposition.

L’univers sucré et cotonneux d’Olinet se déploie dans plusieurs salles du Temple. Les élégantes moulures sont agrémentées de crème fouettée et de cerises en résine ; des étagères de tartines et de pain jalonnent le parcours, supportant objets décoratifs et livres ; des balais-perruques nous étonnent dans une pièce ; et un grand lustre frémit subtilement au centre. Les objets du quotidien sont transcendés en œuvres d’art romantiques ou maniéristes.

Vincent Olinet, “La Tentation domestique”, Le Temple du goût, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Pour cette exposition intitulée “La Tentation domestique”, l’intention est immersive et convoque sculptures, installations et vidéo dans une atmosphère rococo, proche du Marie-Antoinette de Sofia Coppola ou du monde de Wes Anderson. Un appel à la gourmandise et à l’enfant qui sommeille en chacun·e de nous.

Le Rideau de Stéphane Thidet

Sous le cagnard de l’été, l’installation Rideau de Stéphane Thidet apparaît comme une épiphanie, comme une brise au cœur de la Place Graslin. Installation-phare du festival, elle revêt la façade du théâtre Graslin d’un rideau d’eau coulant en continu le long de colonnes romaines, et s’écrasant sur les marches. Les colonnes sont protégées pour l’occasion et l’eau coule de 10 heures à 20 heures tous les jours.

Le théâtre étant encore fermé, Stéphane Thidet lui offre ici une scène et un spectacle estival, qui saura ravir les badaud·e·s en sueur – et il est même possible de passer de l’autre côté de la chute d’eau. On avait découvert le travail plus que délicat de l’artiste français au festival de Chaumont-sur-Loire l’an dernier, et cette fois-ci, il signe une œuvre non seulement poétique mais aussi accessible et ludique. 

Stéphane Thidet, “Rideau”, Place Graslin, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Martin Argyroglo/LVAN)

“Il se dit, dans de bien nombreuses légendes, que derrière les cascades se trouve une grotte, ou un trésor. Pouvoir se glisser derrière et la contempler à l’abri reste fantasme pour nombre d’entre nous. Il ne s’agit pas seulement dans ce projet de la question de l’envers du décor, mais de proposer un flux, une énergie, du vivant au cœur de la ville. Réveiller un bâtiment. Le masquer autant que le révéler”, explique Stéphane Thidet dans le communiqué de presse.

Comme bien souvent, Thidet a jeté son dévolu sur l’eau, comme élément naturel à exploiter, et qui résonne comme un déluge sur toute la place. Les rayons du soleil au zénith font de délicates percées dans la cascade, offrant de beaux reflets lumineux, et le parterre de l’estrade fonctionne comme un bassin-miroir sur lequel l’architecture peut se réfléchir. Rafraîchissant. 

Les machines de Martine Feipel & Jean Bechameil

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Automatic Revolution”, HAB Galerie, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Martin Argyroglo/LVAN)

Le duo Martine Feipel & Jean Bechameil inaugure deux événements artistiques au Voyage à Nantes : leur sculpture pérenne Les Brutalistes qui trône dans un nouveau quartier nantais et qui pourra servir de four à bois public aux résident·e·s ; et une exposition intitulée “Automatic Revolution” à la Hab Galerie.

Cette dernière est “une prise de possession sauvage de la robotique industrielle et de ses usages à des fins non productives”. La période moderne et post-industrielle est explorée avec une pointe d’humour et d’absurde faisant appel à notre imaginaire.

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Automatic Revolution”, HAB Galerie, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Explorant “un dialogue de formes” géométriques, des matières brutes, la céramique, la pierre de lave émaillée et le béton, dans la lignée du Corbusier, les deux artistes réalisent des sculptures “comme des objets anachroniques et incongrus, desquelles on pourrait reconnaître les traits de deux personnages constructivistes malicieux”.

Leurs œuvres automatisées et mécanisées parlent également de notre époque et de la question de la robotique dans les technologies actuelles. Le tableau de contrôle de ces machines, où la magie opère, est d’ailleurs une pièce maîtresse, exposée dans une salle entière de la galerie. La lumière, le son et les mouvements des tableaux et des sculptures sont générés par ce tableau de bord.

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Les Brutalistes”, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Les Brutalistes”, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Les Brutalistes”, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Les Brutalistes”, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Les Brutalistes”, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Les Brutalistes”, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Les Brutalistes”, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Les Brutalistes”, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Les Brutalistes”, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Les Brutalistes”, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Les Brutalistes”, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Les Brutalistes”, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Les Brutalistes”, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Les Brutalistes”, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)

Martine Feipel & Jean Bechameil, “Les Brutalistes”, Le Voyage à Nantes, 2020. (© Donnia Ghezlane-Lala/Konbini arts)