Que se passe-t-il si vous exposez les deux côtés de votre pellicule photo ?

Que se passe-t-il si vous exposez les deux côtés de votre pellicule photo ?

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© Markus Spiske/Unsplash

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Par Lise Lanot

Publié le

Une technique vieille comme l’invention de la photographie et remise au goût du jour sur les réseaux sociaux.

Les possibilités en photo sont infinies, qu’il s’agisse de pratiques numériques ou argentiques. Bien qu’ayant connu une résurgence populaire, le travail à la pellicule peut paraître effrayant pour celles et ceux qui ont grandi avec la possibilité de prendre 100 photos d’un coup et d’en supprimer 99.

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Sur les réseaux sociaux, des photographes démontrent cependant à quel point l’argentique peut être un jeu et la source d’expérimentations réalisées à tâtons. C’est le cas d’Evan Purney qui s’amuse, sous le nom d’AmEyeCool sur TikTok, à apprivoiser de nouvelles techniques.

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Il a, par exemple, tenté l’EBS, acronyme signifiant “Exposing Both Sides”, soit le fait de prendre des photos grâce aux deux côtés de sa pellicule. Le photographe a expliqué, en vidéo, commencer par placer sa pellicule à l’envers, prendre ses images (un procédé nommé “redscale”) puis replacer sa pellicule à l’endroit pour prendre de nouveaux clichés.

L’EBS est une sorte de double exposition (ou de surimpression), un procédé très ancien où le négatif est exposé deux fois. L’effet vient à l’origine d’un oubli (volontaire ou pas) des photographes, à l’époque où les appareils ne possédaient pas de mécanismes dédiés à l’avance du film. Contrairement à l’EBS, la double exposition classique se fait sur le même côté d’une pellicule.

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Les premiers essais d’Evan Purney présentent des portraits surimprimés sur des paysages. La technique a fonctionné mais les effets n’étaient pas assez prononcés pour l’artiste – et, à notre humble avis, n’étaient pas très concluants d’un point de vue esthétique. Pour sa deuxième tentative, le photographe s’est limité à des natures mortes – paysages et fleurs – et a modifié ses temps d’exposition.

Il a détaillé auprès de PetaPixel avoir surexposé l’envers de sa pellicule (la partie brillante, qui donne les tons rouges de l’effet redscale) et sous-exposé l’endroit. Son appareil est un Ricoh KR5 Super 2 agrémenté d’un objectif macro 50 mm. Du côté de la pellicule, il a opté pour une Fuji Superia Xtra ISO 400 aux “riches tons bleus et verts qui allaient lui permettre d’équilibrer l’effet redscale”.

Ces ajustements ont permis des résultats plus oniriques et psychédéliques. La preuve que la pratique est mère du succès et que la première règle en photographie est bien de s’amuser et de tenter, même ce qui peut paraître farfelu.

Vous pouvez retrouver le travail d’Evan Purney sur son site, ainsi que ses comptes Instagram et TikTok.