Une docteure nutritionniste répond à 5 clichés sur les enfants végétariens

Une docteure nutritionniste répond à 5 clichés sur les enfants végétariens

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Par Lisa Drian

Publié le

Un arrêté ministériel pourrait imposer un minimum de viande et de poisson dans les cantines, ce qui mettrait en péril l’option végétarienne.

Exit le menu végétarien une fois par semaine dans les cantines scolaires et l’option végétarienne quotidienne ? Cette alternative proposée par plus de 200 établissements scolaires du premier degré en France pourrait partir en fumée si cet arrêté ministériel voyait le jour. Concrètement, si une quantité minimum de protéines animales devient obligatoire dans les assiettes des enfants, cela signifie qu’ils n’auront plus accès à l’option végétarienne quotidienne, ce qu’explique Greenpeace dans un communiqué.

Les enfants qui ne souhaitent plus manger de viande ou de poisson existent et leur refus de protéines animales n’est pas à négliger ou à prendre à la légère. La docteure en nutrition Julie Carillon revient sur tous les clichés qui mènent la vie dure aux végétariens, notamment aux enfants.

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“Une alimentation végétarienne bien menée, c’est OK et à tous les stades de la vie”

Au cliché “les enfants végétariens sont forcément carencés”, la docteure en nutrition répond que les protéines ne sont pas uniquement contenues dans la viande : “On en trouve aussi dans les légumineuses et les céréales complètes qu’il faudra associer à un fruit cru qui contient de la vitamine C qui va pouvoir aider à l’absorption du fer et également avec des acides gras essentiels que l’on trouve par exemple, dans les avocats, les huiles végétales, les noix et les graines. Avec tout ça, l’enfant aura suffisamment de protéines pour ne pas être carencé.”

La spécialiste de l’alimentation s’appuie également sur le rapport de l’Académie de nutrition et de diététique, la plus grosse association de nutritionnistes dans le monde. [L’Académie] dit depuis 2016 qu’une alimentation végétarienne bien menée, c’est OK et à tous les stades de la vie, y compris chez les enfants.”

Julie Carillon pointe également du doigt les menus végétariens dans les cantines, bien souvent ultra-transformés, que les enfants n’apprécient pas forcément. Résultat, le gaspillage est encore trop important. “Il faut de la formation, de l’accompagnement auprès des personnes qui travaillent sur les menus [dans les cantines.] Il faut essayer de proposer des plats qui sont connus et acceptés par les enfants visuellement” souligne-t-elle. Elle propose ainsi des lasagnes à base de lentilles corail, des hamburgers avec un steak de haricots rouges ou encore des rillettes végétales.

“Je ne dis pas que tout le monde doit devenir végétarien et que c’est super de l’être”

Pour certains enfants, le refus de certains aliments que l’on appelle des phases d’“hypersélectivité alimentaire” peut effectivement être une passade mais à un certain stade, le refus de viande ou de poisson existe bel et bien. “À partir de 6 ans, on considère que le comportement alimentaire est, en grande majorité, déterminé. Donc généralement à partir de 6 ans, si l’enfant ne veut plus manger de viande, c’est que c’est un choix et dans ce cas-là il faut le respecter.”

Julie en profite pour rappeler que forcer un enfant à manger un aliment dont il ne veut pas, que ce soit de la viande ou du poisson est complètement contre-productif. Cela pourra créer des traumatismes voire des TCA (troubles du comportement alimentaire) par la suite.

Pour retrouver tous les clichés autour de l’alimentation végétarienne chez les enfants, la vidéo complète de Konbini news est à retrouver juste en dessous :